L’embrouillamini autour de la question de la pêche dans les eaux britanniques se poursuit. Ces dernières semaines, la France menaçait Londres de mesures de rétorsion si les autorités britanniques ne délivraient pas davantage de licences aux pêcheurs français, comme le prévoit l’accord post-Brexit. La France a réduit ses ambitions et réclame toujours 150 licences (220 ont été accordées). (…)
“Je vais être franche avec vous, il faut vous préparer à des pertes“, a admis la ministre devant les responsables des pêcheurs. Elle demande à la Direction des pêches de proposer une estimation des plans de sortie de flotte qui pourraient être financés. Une démarche volontaire et au cas par cas : “Le ministère ne forcera aucun navire à sortir”, précise Annick Girardin.
Une enveloppe de 40 à 60 millions d’euros pourrait y être consacrée. Des fonds provenant d’une enveloppe européenne destinée à accompagner les conséquences du Brexit.
Des annonces qui ont provoqué des réactions inquiètes des responsables bretons. Le président de la région, Loïg Chesnais-Girard étonné de l’annonce rappelle que “le bras de fer n’est pas perdu et la négociation pas terminée”. L’élu breton poursuit : “Je ne peux pas entendre qu’on s’embarque dans un plan massif de destruction de bateaux“. Réaction courroucée aussi du président du comité régional des pêches de Bretagne, Olivier Le Nezet : “Quel message envoie le gouvernement ? Ce message dit qu’il vaut mieux être en dehors de l’Europe que dedans !” Il prévient que cette “faillite politique” et cet “abandon de la filière” pourrait avoir pour conséquence “des déflagrations en chaîne“.