Un policier, suspendu pour des soupçons de radicalisation après la tuerie de la préfecture de police de Paris en 2019, a déposé plainte pour “discrimination” auprès de la Cour de justice de la République (CJR). Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur de l’époque, est visé.
Selon la plainte, Hervé C. a déposé plainte le 17 novembre pour “discrimination à raison de l’appartenance à une religion déterminée” et “harcèlement moral” auprès de la commission des requêtes de la CJR.
Agé de 41 ans, policier depuis 2004 et converti à l’islam, Hervé C. travaillait depuis juin 2019 au Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes (FIJAIT) à la police judiciaire de Paris.
Des collègues l’ont “dénoncé” à sa hiérarchie comme potentiellement radicalisé les 6 et 7 octobre 2019, soit quelques jours après que Mickaël Harpon, un informaticien de la préfecture de police converti à l’islam, a tué quatre de ses collègues.
Hervé C., défendu par Mes Hélène Jouny et Anass Khafif, a été suspendu par le ministère de l’Intérieur le 28 octobre 2019, puis réintégré le 28 février 2020, mais muté comme chef de groupe fraude fiscale et TVA.
Selon lui, l’arrêté ministériel de suspension est donc “discriminatoire à raison de l’appartenance religieuse” et sa mutation a traduit “le refus du ministre de l’Intérieur de laisser une personne de confession musulmane en charge du fichier FIJAIT”, alors qu’il ne présentait « aucun signe de radicalisation »