05/12/2021
Plusieurs députés belges (CDH, Ecolo, PS) ont participaient, en 2010, à la campagne pour obtenir la libération du jihadiste Oussama Atar, détenu en Irak. Libéré en 2012, il sera l’un des principaux organisateurs des attentats du 13 novembre 2015.
Extrait d’une vidéo de la manif d 9 octobre 2010 devant le Palais de Justice de Bruxelles pour libérer Oussama Atarpic.twitter.com/jG1aEiZmNK
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04/12/2021
Au procès des attentats du 13-Novembre, la cour d’assises spéciale de Paris continue d’entendre des enquêteurs belges. La Belgique d’où venaient la plupart des terroristes. Ce jeudi 2 décembre, un policier est venu dresser le portrait d’Oussama Atar, seul accusé à être jugé pour « direction d’une organisation terroriste ». Il est le cerveau présumé des attaques et serait mort en Syrie, fin 2017.
La première fois qu’il part en Syrie, Oussama Atar n’a que 17 ans. Nous sommes en 2001. Le jeune homme en décrochage scolaire y passe un mois de vacances. Deux ans plus tard, il y retourne pour étudier l’arabe puis rejoint les rangs d’al-Qaïda en Irak et fait la connaissance du Syrien Abou Mohammed Al-Adnani, futur numéro 2 du groupe État islamique (EI).
En 2005, Oussama Atar est arrêté. Il passe plusieurs années en prison, notamment à Abou Ghraib. Sa famille, soutenue par les autorités belges et des ONG, organise une campagne pour qu’il soit rapatrié car il est soi-disant gravement malade.
Oussama Atar rentre en 2012 et se trouve mis en examen pour terrorisme. Mais il n’est pas spécialement surveillé. Pire, un passeport lui est délivré. Fin 2013, il repart en Syrie où il prendra la tête de la cellule des opérations extérieures du groupe EI, la Copex, et pilotera les attentats de Paris et Bruxelles.
« Les autorités belges ont-elles voulu faire de lui un indic ? Un agent double ? », interroge le parquet. « Je ne sais pas », répète l’enquêteur. Des avocats de parties civiles et de la défense reviennent à la charge. Le président finit par intervenir : « Des failles, il y en a eues. C’est certain, mais on n’est pas là pour attribuer des bons ou des mauvais points aux policiers belges. »
Le 21 février 2005, il est arrêté par les Américains alors qu’il vient de franchir la frontière irako-syrienne sans passeport ni visa. Il est incarcéré puis condamné à la prison à perpétuité, une peine réduite à 10 ans de prison en mai 2007. “Lors de son arrestation, il est en compagnie de djihadistes, il a été blessé”, relate André Jacob, ex-patron de l’anti-terrorisme à la Sûreté de l’Etat.
À la suite de cela une campagne intitulée « Sauvons Oussama » le présentant comme privé de soins dans les prisons irakiennes et demandant son rapatriement sanitaire6 est organisée avec le soutien d’Amnesty International7 et de plusieurs parlementaires belges des partis Ecolo, CDH et PS (notamment Zoé Genot, Jamal Ikazban et Ahmed El Khannouss8). L’ambassadeur des États-Unis en Belgique intervient même par écrit pour accélérer son retour à Bruxelles1. Atar est finalement libéré en 2012, après avoir purgé les trois-quarts de sa peine2. Il revient en Belgique après sa libération en septembre 20129. Notons que ces informations sont contredites en 2016 par Amnesty International. Dans un communiqué publié sur le site de l’organisation, nous pouvons lire : “Amnesty International n’a jamais fait campagne pour la libération de celui qui est aujourd’hui désigné comme terroriste. Elle a demandé que lui soit accordé l’accès aux soins médicaux nécessaires.” 10. Le texte publié par l’association en 2010 [archive] est d’ailleurs joint à ce communiqué, et ne fait en effet pas référence à la libération du prisonnier, mais bien à son accès à des soins médicaux adaptés.