Après les attentats du 13 Novembre, le récit héroïque du père de l’un des terroristes avait marqué l’opinion publique, mais l’intéressé n’a pas livré la même version de son histoire à la DGSI. Coauteur d’un livre avec Georges Salines, père d’une victime, il sera entendu vendredi comme témoin devant la cour.
«Je suis finalement entré sur le territoire syrien le 27 juin, premier jour du ramadan et deux jours avant la proclamation du califat et de Daech, le 29 juin 2014. Au loin, j’ai vu un premier barrage avec le drapeau noir de l’Etat islamique. Un jihadiste en kamis avec une kalachnikov s’est approché de nous et nous a fait signe de passer. Nous avons ensuite repris une voiture en direction de Jarablus, ville frontière qui borde l’Euphrate…»
C’est ainsi qu’Azdyne Amimour, le père d’un des terroristes du Bataclan, entame le récit de sa quête pour retrouver son fils Samy, parti faire le jihad en Syrie en 2013. Ce voyage avait été abondamment commenté en 2015, puisqu’il apparaissait alors comme l’ultime tentative d’une famille démunie de ramener leur enfant victime de l’endoctrinement et de la propagande intense de l’Etat islamique. Or ce périple, au caractère sacrificiel et qui avait marqué les esprits, pourrait ne jamais avoir eu lieu. A minima, plusieurs versions contradictoires de cet épisode existent, livrées par Azdyne Amimour lui-même.
Pour mémoire, ce thread sur les complaisances du père à l'égard de l'idéologie qui a conduit le fils à devenir un assassin. Pour être clair, il a ma haine, mon absence de résilience et mon souhait que la République, par son bras judiciaire, frappe https://t.co/UdSDeEQWsy
— Gaston Crémieux (@GastonCremieux) December 7, 2021