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Selon un rapport de la Fondation Abbé-Pierre, les personnes en situation irrégulière n’ont parfois pas d’autre solution que de vivre en bidonville, en hébergement d’urgence ou sont victimes de marchands de sommeil ; Des conditions de vie difficiles qui freinent leur parcours d’intégration, mais qui ont aussi des conséquences sur leur santé psychologique et physique selon ce rapport.

On se souvient de cette image forte : en 1996, l’abbé Pierre apportait son soutien à 300 Africains sans-papiers occupant l’église Saint-Bernard, à Paris. Ce n’est donc pas étonnant que vingt-cinq ans plus tard, la fondation qui porte son nom dévoile un rapport sur le mal-logement des personnes en situation irrégulière. Selon ses calculs, 600.000 à 700.000 personnes sont actuellement sans papiers en France et ne bénéficient pas d’un lieu de vie digne et stable. Inéligibles au logement social et aux prestations sociales, ne pouvant travailler légalement, elles sont obligées de se reporter sur un marché locatif privé coûteux ou d’autres solutions plus précaires.

« Beaucoup sont hébergées chez des personnes de leur communauté, ont recours à des marchands de sommeil, s’abritent dans des squats ou des bidonvilles, obtiennent une place d’hébergement d’urgence en hôtel ou dans un foyer de travailleurs migrants… », décrit Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé-Pierre. Des conditions de vie qui freinent leur parcours d’intégration, mais qui ont aussi des conséquences sur leur santé psychologique et physique : « Elles souffrent souvent de malnutrition et dépendent des distributions alimentaires. Le surpeuplement des logements entraîne aussi des maladies, du stress, des retards de motricité chez les petits enfants… Et la difficulté à se chauffer provoque des maladies chroniques », énonce Manuel Domergue.

En France, les titres de séjour doivent être renouvelés le plus souvent chaque année. « Or, beaucoup perdent leur droit au séjour en raison d’un changement de statut, de la perte de leur emploi, d’une rupture, de l’échec d’un examen ou faute d’avoir obtenu un rendez-vous dans les temps à la préfecture pour effectuer les démarches administratives », poursuit Pauline Portefaix. […]

Il existe pourtant des leviers pour améliorer leurs conditions de logement. « Devant l’insuffisance de solutions proposées par les pouvoirs publics, des associations et des collectifs de citoyens se mobilisent », souligne Manuel Domergue. Des logements solidaires sont proposés par des associations, avec généralement un accompagnement social dans la durée, afin d’aider les bénéficiaires dans leurs démarches de régularisation. […]

Selon la Fondation Abbé-Pierre, l’Etat devrait actionner d’autres outils : « Actuellement, il faut que tous les membres d’une famille soient régularisés pour avoir accès au logement social, même lorsque le foyer dispose de ressources suffisantes pour assurer le paiement du loyer. Or jusqu’en 2010, il suffisait que l’un des membres dispose d’un titre de séjour pour y accéder, Il faut revenir à cette règle », insiste Pauline Portefaix. […]

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