La justice et la gendarmerie françaises traquent depuis plusieurs années les participants à l’extermination des Tutsis réfugiés en France. Financiers du génocide, planificateurs, décideurs des massacres… Nombre de Rwandais dissimulés sous de fausses identités ou ayant repris une nouvelle vie quiétiste sous leurs vrais noms ont ainsi été rattrapés et mis en examen, souvent à des âges très avancés. Le profil d’Antoine M., 44 ans, est beaucoup plus rare.
Interpellé mardi matin sur son lieu de travail à Nantes (Loire-Atlantique) par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), cet employé dans une société de services a été placé en garde à vue pour s’expliquer sur son rôle présumé dans les exactions au Rwanda en 1994 alors qu’il était encore mineur. Il a été mis en examen jeudi par deux juges d’instruction de Paris pour « génocide, complicités de crime contre l’humanité et participation à une entente en vue de la préparation de ces crimes », conformément aux réquisitions du Parquet national antiterroriste (PNAT). Il a été placé sous contrôle judiciaire.