14/12/2021
Dans un avis rendu le 16 novembre 2021, le Comité international olympique estime qu’«il n’y a pas de consensus scientifique sur la façon dont la testostérone affecte les performances dans tous les sports» et invite les fédérations sportives internationales à ne plus «fixer un seuil unique de testostérone pour que les femmes puissent concourir dans la catégorie féminine» mais à offrir aux fédérations internationales la possibilité de «fixer des critères d’admissibilité basés sur ce que signifie un avantage déloyal dans leur sport».
[…]Dans le cas de Nicole, la fédération de volleyball (FFVB) explique « qu’il n’y a pas de réglementation fédérale aujourd’hui sur le sujet et que la commission médicale travaille dessus. Ce seront des études au cas par cas par des experts ».
Interrogé par CheckNews, Stéphane Idoine, le président du Chaville Sèvres Volleyball, où s’entraîne Nicole, explique que le club a décidé de demander une licence pour la joueuse parce qu’il la considère comme une femme, au vu de son état civil. Pour obtenir la licence, Nicole a donc fourni les mêmes documents qu’une femme cisgenre, soit une copie de sa pièce d’identité, un certificat médical attestant sa bonne santé, le versement d’une cotisation ainsi qu’une attestation sur l’honneur indiquant qu’elle a bien quitté son ancien club. La FFVB n’ayant aucune réglementation pour les personnes transgenres, rien n’empêchait la joueuse de disputer (et perdre) son premier match avec l’équipe de nationale 2 grâce à l’obtention de sa licence. Stéphane Idoine souligne qu’il s’agit d’un niveau de compétition amateur, « qui n’est pas rattaché à la ligue nationale de volleyball », l’institution gérant les compétitions professionnelles.
La fédération française de volley-ball n’est pas la seule à ne pas avoir de règles claires sur la pratique sportive des personnes trans. «A part le roller derby et le rugby, pour les autres fédérations sportives, c’est le vide juridique», indique Lucie Pallesi, doctorant·e Staps à l’université de Paris-Saclay, spécialiste de l’inclusion des sportifs et sportives trans dans la pratique compétitive de haut niveau. A titre d’exemple, CheckNews a contacté la fédération française de natation, qui indique que «la fédération internationale de natation (Fina) n’a pris aucune position sur le sujet à ce jour. Généralement, les fédérations nationales se basent sur le règlement édité par la Fina. Il y a quelques discussions au sein de notre fédération mais aucun règlement établi pour le moment».
[…]06/12/2021
Originaire du Pérou, Nicole est devenue la première joueuse de volleyball transgenre à évoluer dans le championnat français. Elle a reçu sa licence il y a deux semaines. Un long chemin parcouru. C’est son club de Chaville, dans les Hauts-de-Seine (en Nationale 2), qui lui a permis d’être officiellement licenciée.
[…]“Elle nous avait bien sûr parlé de son cas. On a présenté ses papiers et sa carte d’identité est marquée comme femme. Aujourd’hui dans le règlement fédéral, il n’y a pas de prérogatives, à ce qu’un joueur transgenre puisse être licencié à partir du moment que sa carte est bien du sexe féminin ou masculin“, indique Julien Géraudie, l’entraîneur du club depuis six ans. C’est d’ailleurs lui qui lui a annoncé la nouvelle: “la licence a été créée il y a un peu plus de deux semaines. J’ai eu l’honneur de lui annoncer lors d’un entraînement. Elle était contente, elle avait le sourire. Nicole était soulagée aussi, c’est un aboutissement pour elle. Elle va pouvoir se lancer dans la compétition officielle.“
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