21/12/2021
Déjà condamnée à deux mois de prison pour avoir pris une décision illégale, l’ancienne ministre danoise et championne des mesures anti-immigration Inger Støjberg a été déchue mardi de son mandat de députée par le parlement, dans une affaire inédite.
Au terme d’un long débat de quatre heures où les deux partis d’extrême-droite ont défendu sa cause, le parlement danois a voté à une nette majorité (98 pour, 18 contre) en faveur de l’exclusion immédiate de l’ancienne ministre de 48 ans. Comme l’exigent les règles parlementaires – seuls les députés peuvent siéger – Inger Støjberg a dû quitter sur le champ l’hémicycle, où elle siégeait depuis 2001. «Je préfère être expulsée par le Parlement pour avoir essayé de protéger des jeunes filles que d’en être chassée par le peuple danois parce que j’ai regardé ailleurs», a-t-elle déclaré à sa sortie.
«Ne prévoyez pas de ne plus jamais m’entendre parler», a ajouté l’ancienne ministre libérale, que beaucoup verraient rebondir dans un parti anti-immigration mais qui n’a pas voulu en dire plus sur son avenir. La semaine dernière, au terme d’un rare procès devant une cour spéciale, la pasionaria des «valeurs danoises» avait été reconnue coupable d’avoir délibérément bafoué ses responsabilités ministérielles en ordonnant la séparation de couples de demandeurs d’asile lorsque la femme avait moins de 18 ans, une mesure destinée à combattre les mariages forcés. Sa décision contrevenait aussi à la Convention européenne des droits de l’homme, selon le tribunal chargé de juger les ministres pour les actes commis durant leur mandat, qui l’a condamnée à de la prison ferme pour la première fois de son histoire. En dehors de l’extrême droite, la plupart des partis soutenaient son exclusion, y compris son ancien parti des Libéraux qu’elle a quitté en février. […]
«Il est incompatible avec la charge de membre du parlement d’être condamné à une peine de prison sans sursis. Il est également incompatible de purger une peine de prison quand on est députée», a déclaré le président du parti au Parlement, Karsten Lauritzen. […]
13/12/2021
Une ancienne ministre de l’Immigration danoise a été reconnue coupable d’avoir séparé illégalement de jeunes couples de demandeurs d’asile lors d’un procès de destitution historique.
Les juges ont estimé que la décision prise par Inger Stojberg en 2016 de séparer les couples était illégale et l’ont emprisonnée pendant 60 jours.
Mme Stoejberg a déclaré qu’elle était très surprise par le verdict, car cette politique visait à lutter contre le mariage des enfants. « Ce n’est pas seulement moi qui ai perdu, mais les valeurs danoises ont aussi perdu », a-t-elle déclaré aux journalistes à l’extérieur du tribunal, ajoutant qu’elle accepterait sa punition mais n’avait aucun regret.
[…]Le verdict ne peut pas faire l’effet d’un appel et la peine d’emprisonnement est inconditionnelle, ce qui signifie qu’elle doit être purgée.
Un verdict litigieux
Le verdict de lundi a divisé l’opinion et provoqué une onde de choc dans l’establishment politique danois. Le chef parlementaire du Parti populaire danois nationaliste, Peter Skaarup, a déclaré qu’il trouvait le verdict incompréhensible et a soutenu la politique de séparation de Mme Stoejberg.
Mais Rosa Lund, députée du parti de gauche Liste d’unité, a salué le jugement et a déclaré qu’il devait y avoir des conséquences pour les ministres qui ne respectaient pas la loi.
[…]29/11/2021
Inger Stojberg comparaît pour avoir fait séparer des couples de demandeurs d’asile au motif que les épouses étaient mineures.
Fait rarissime dans les annales judiciaires danoises: une ancienne ministre de l’Immigration est jugée pour avoir fait illégalement séparer, en 2016, des couples de demandeurs d’asile dont les épouses étaient mineures. Devant les 26 juges de la Cour spéciale du royaume, Inger Stojberg est demeurée inflexible tout au long des 32 jours d’audience. «Je ne vais pas présenter des excuses. Je ne pense pas avoir fait quelque chose de mal. J’espère que chaque personne responsable aurait agi exactement de la même manière que moi», a-t-elle martelé, avant d’assurer: «Mon but était de protéger les filles» mineures contraintes à des mariages forcés. Les débats se sont achevés la semaine dernière et le jugement a été mis en délibéré.