L’impuissance de Frédérique Vidal, symbolisée notamment par son incapacité à faire cesser les communications officielles des universités en écriture inclusive, s’explique très bien. Ces universités bénéficient depuis plus de dix ans d’une autonomie substantielle. Mais au fait, qui est l’auteur de cette dernière loi sur l’autonomie des universités ? Le point de vue de notre contributeur David Desgouilles.
Frédérique Vidal sert-elle à quelque chose ? La question revient à chaque fois que les démonstrations de force de l’esprit « woke » et la frénésie de la « cancel culture » animent l’actualité de l’enseignement supérieur. Certes, la situation de Sciences Po Grenoble la concerne moins puisque l’école dépend d’une fondation privée, mais quid de toutes les universités françaises ? On avait vu la ministre d’abord plutôt amorphe lorsque Sylviane Agacinski ou François Hollande avaient été empêchés de tenir conférence à cause de la pression de poignées d’étudiants et la passivité coupable de présidents d’universités. Puis, elle avait finalement tapé du poing sur la table en dénonçant l’« islamogauchisme », avec une maladresse qui nous avait rappelé la sentence de l’amiral d’Argenlieu : « Il ne sert à rien de partir en croisade si l’on est malhabile. »
En fait, l’impuissance de Frédérique Vidal, symbolisée notamment par son incapacité à faire cesser les communications officielles des universités en écriture inclusive, s’explique très bien. Ces universités bénéficient en effet depuis plus de dix ans d’une autonomie substantielle, qui réduit à néant les marges de manœuvre d’un ministre chargé de l’Enseignement supérieur. Voilà comment Frédérique Vidal a demandé un rapport sur l’islamogauchisme dans les facs au CNRS comme si le ministre de l’Agriculture en demandait un à Monsanto sur les méfaits des OGM.
Mais au fait, qui est l’auteur de cette dernière loi sur l’autonomie des universités ? Pas la peine de chercher très loin. Valérie Pécresse s’est vantée pendant tous les débats télévisés précédant le congrès gagné de LR d’avoir « tenu » devant la rue pour faire passer sa loi pendant le quinquennat Sarkozy. L’autonomie des universités est une marotte de la droite libérale depuis les années 80.