La semaine dernière, le Premier ministre Mario Draghi a signé un décret qui approuve l’octroi de 69 700 permis de travail aux migrants algériens, bangladais et ivoiriens notamment. Un pas en avant pour l’intégration des exilés dans le pays, mais encore trop “timide” au regard des besoins réels des entreprises.
(…) Ils seront octroyés aux exilés originaires d’Albanie, d’Algérie, du Bangladesh, de Bosnie-Herzégovine, de Corée, de Côte d’Ivoire et d’Égypte notamment. Des pays avec lesquels l’Italie a signé des accords de coopération. Les principaux secteurs concernés par ce décret sont ceux du transport de marchandises, du bâtiment et de l’hôtellerie, qui s’arrogent à eux seuls près de 20 000 visas.
“C’est un décret qui, pour la première fois depuis de nombreuses années, essaie de répondre à la réalité et aux besoins des partenaires sociaux”, a réagi le ministre du Travail, Andrea Orlando, qui a co-écrit le texte avec sa collègue de l’Intérieur Luciana Lamorgese.
Les deux ministres avaient initialement proposé à Mario Draghi 80 000 visas. Si le chiffre finalement retenu est en deçà, le Premier ministre ne ferme pas la porte à des permis supplémentaires, l’année prochaine. “Nous répondons à un appel de l’industrie italienne, dont la demande est encore plus élevée que ce chiffre”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Un décret “timide”
Le groupe WeBuild, leader italien de la construction, a fait savoir au gouvernement qu’au moins 100 000 travailleurs étaient nécessaires pour mener à bien le plan de relance, peut-on lire dans Ie quotidien Corriere della Serra. Paolo Agnelli, un industriel spécialisé dans l’aluminium regrette, de son côté, un décret “timide” et un chiffre “insuffisant”. “Nos entreprises ont du mal à trouver 98 000 travailleurs pour tourner correctement. Pourquoi [le gouvernement] n’accorde-t-il pas davantage de permis ?”.