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“Nous invitons l’auteur et l’intellectuel. Nous ne parlerons pas de religion, ni de ses affaires privées”, défend d’emblée Amira Zaiter, une Niçoise, qui organise “seule et sans aucune association” des rencontres culturelles depuis le mois d’octobre. Elle devance la polémi que: “Nous venons chercher son savoir, son expérience, c’est tout”. Elle refuse la polémique, les accusations de prosélytisme et de communautarisme: elle a invité il y a deux mois Latifa Chay, une femme politique moderne qui a écrit Sois une femme ma fille. Seule compte la compétence littéraire ».
“Tariq Ramadan n’a pas été jugé, renchérit la journaliste niçoise Feïza Ben Mohamed. Proche de Tariq Ramadan – elle a d’ailleurs organisé sur ses réseaux cette semaine une visio conférence avec lui sur l’affaire Gims –, défend un homme « présumé innocent: combien de personnalités de journalistes, d’animateurs télé, ont le droit à l’antenne quand ils sont accusés de faits similaires; Il faut s’interroger sur le traitement médiatique réservé à Tariq Ramadan”
“Inadmissible”
S’interroger c’est ce que fait le collectif des droits des femmes alors que “anonymement, dans la communauté musulmane, des voix s’élèvent contre l’événement: « C’est scandaleux, on ne peut pas accepter ça, mais Tariq Ramadan a un fan-club puissant chez nous”.
“Il est très dérangeant qu’on donne la parole à Tariq Ramadan. S’il s’agit de commenter Le Prince de Machiavel, je connais des dizaines de personnes qui le feraient brillamment” tranche Marine Vengeon, du collectif et cofondatrice d’Uni.e.s Nice. “C’est dommageable et inadmissible d’accorder la parole à un homme, accusé d’avoir violé des femmes. Des femmes, qui non seulement sont victimes d’agressions sexuelles mais dont la parole de victime est bafouée. C’est du bashing. C’est exactement comme nommer à l’Intérieur, un ministre accusé de violences sexuelles.”