Juin 1627. Quatre navires corsaires ottomans venus d’Afrique du Nord attaquent les fjords de l’est de l’Islande, les îles Vestmann au sud, et Grindavik au sud-ouest, et s’emparent de 400 personnes, hommes, femmes, et enfants, pour les réduire en esclavage dans la région d’Alger.
En 1627, l’Islande vit en paix. Pauvre, mais en paix. À l’inverse, une grande partie du reste de l’Europe, en cette époque de Guerre de Trente Ans, est à feu et à sang.
Vers le 20 juin, quatre navires corsaires ottomans, avec des dizaines de guerriers redoutables à leur bord, s’approchent de l’Islande dont les habitants ne se doutent de rien, et ne sont pas armés. Les corsaires se préparent au raid le plus lointain et le plus septentrional de leur histoire. Ces corsaires ne sont généralement pas des Turcs, mais sont originaires de tout le bassin méditerranéen, et même parfois de l’Europe du Nord. Le chef de cette expédition s’appelle Jan Janszoon van Haarlem ; c’est un Hollandais. Il avait été lui-même capturé par les pirates barbaresques en 1618, s’était converti à l’islam, et était devenu, sous le nom de Mourad Rais, un des plus redoutables corsaires au service de l’Empire Ottoman.