Le mouvement « Nous Toutes », connu pour organiser la marche contre les violences faites aux femmes, a annoncé mercredi dernier sur les réseaux sociaux qu’il arrêtait de relayer le décompte des « féminicides » au sein du couple effectué depuis six ans par les bénévoles de « Féminicides par compagnon ou ex ». Un travail de recensement qui a joué un rôle majeur dans le débat public et dans la mobilisation contre les violences faites aux femmes ces dernières années.
« Des propos transphobes ont été tenus par un collectif comptabilisant les féminicides conjugaux. Ces propos sont oppressifs, et par ailleurs illégaux » , s’est indigné « Nous Toutes » sur son compte Twitter pour expliquer sa décision. Une discorde sur le recensement des meurtres de femmes transgenres dans ce décompte est à l’origine de cette rupture. Interpellé sur l’absence de personnes trans dans son comptage très médiatisé, le collectif « Féminicides par compagnon ou ex » a rétorqué qu’en six années de recensement, « aucune femme (ni homme) trans n’a été tué(e) par un(e) conjoint(e) ». « Nous avons bien compté des trans tués par des clients de la prostitution mais nous ne les incluons pas dans les féminicides conjugaux car notre travail est centré les violences au sein du couple , précise au Figaro une bénévole du collectif . Nos chiffres sont fondé s sur articles de presse et nous n’avons vu passer aucune information sur des femmes trans tuées par des conjoints ou ex-compagnons. » Lassé de voir son choix remis en cause sur les réseaux sociaux, le collectif a riposté : « Vu le harcèlement et le dénigrement que nous subissons, certaines ont semble-t-il bien conservé les aspects toxiques de leur masculinité antérieure. » Une réplique qui a déchaîné un tombereau d’insultes et la rupture.
« Procès de Moscou »
« Comment se fait-il que « Nous Toutes» laisse des femmes se faire harceler ? C’est ce que j’appelle un féminisme en carton. Nous avons travaillé pendant trois ans avec elles sans forcément être d’accord sur tout et nous aurions préféré un dialogue. À la place, on nous insulte en nous traitant de raciste et de transphobe » , dénonce cette bénévole du collectif « Féminicides par compagnon ou ex ».