Pourquoi ne pas renouer avec la langue française telle qu’elle était jusqu’au XVIIe siècle, où l’orthographe était vivante? Il faudrait faire preuve de plus de tolérance et considérer les écarts non comme des fautes mais comme des variantes.
par Christophe Benzitoun, Maître de conférences en linguistique française à l’université de Lorraine
La faible maîtrise de l’orthographe est l’un des épouvantails des débats sur l’école. Et dans ce domaine comme dans d’autres, il se dit que c’était forcément mieux avant. Or, aucune recherche n’a jamais démontré l’existence d’une époque où une majorité de Français en faisait un usage virtuose, ce qui n’est guère étonnant eu égard à son extrême difficulté. Mais comment y remédier ?
D’après une étude de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) datant de 1996, un quart des élèves faisait une ou zéro faute aux dictées du certificat d’études dans les années 20. Mais il faut savoir qu’à cette époque, seul un élève sur deux passait ce diplôme. On ne présentait que les meilleurs. De plus, le nombre de matières enseignées était plus limité et le nombre d’heures d’enseignement plus important (environ 1 300 heures par an à l’époque contre 860 heures aujourd’hui).