(…)
La bannière sous laquelle Marion Maréchal devrait se présenter ne fait guère de doute. La trentenaire a été impressionnée par le nombre d’adhésions enregistrées par le mouvement Reconquête! en à peine huit semaines. Au point de se procurer, auprès de ses proches dans l’organigramme, les preuves de la véracité du chiffre revendiqué de 85.000 – constaté par huissier depuis. «Même au sommet de sa gloire et de sa dynamique le Front national n’a jamais réuni 90.000 adhérents», compare-t-elle. Celle qui n’a rien perdu de son assiduité à lire les sondages, l’assure : «Contrairement à Marine Le Pen, Éric Zemmour dispose encore d’une large marge de progression.» Au-delà même de la dynamique, c’est sur le fond et le sens du combat d’Éric Zemmour que Marion Maréchal dit surtout se retrouver : «Éric Zemmour se bat pour la disparition du cordon sanitaire entre la droite dite “républicaine” et nous, rappelle la chantre d’une union à droite . Marine Le Pen n’a jamais été pour la disparition de cette ligne de démarcation. Elle veut uniquement réussir à se mettre du bon côté.»
Reste à la jeune retraitée de la vie politique à se trouver la bonne circonscription où atterrir. «Il va y avoir une certaine pression. Tout le monde va avoir intérêt à ce que je perde. Les LR, les RN et même, certains chez Éric Zemmour», pressent l’ancienne députée du Vaucluse dont le retour dans l’arène pourrait gêner plus d’une ambition dans la recomposition politique à venir. Les environs de Lyon, où elle a fondé son école de Sciences politiques – l’ISSEP – , ne sont pas envisagés. Trop compliqué. Pas d’histoire à raconter. Le cœur de la trentenaire balance plutôt entre la Bretagne de ses origines, dans le Morbihan, et son ancienne circonscription du Vaucluse, où elle s’était présentée en 2012 pour «laver l’affront» de Carpentras – le ministre de l’Intérieur Pierre Joxe s’était rendu sur place en 1990 après la profanation d’un cimetière juif, indûment attribuée à des militants FN à l’époque.
(…) Le Figaro
