Après l’élection de Ricarda Lang et d’Omid Nouripour à la tête du parti BÜNDNIS 90/DIE GRÜNEN le 29 janvier, le premier faux pas de Nouripour dans ses nouvelles fonctions ne s’est pas fait attendre.
Celui-ci a ainsi exprimé au Bundestag l’avis que “les parties [de la charia] qui sont compatibles avec la Loi fondamentale peuvent également être appliquées”. Il a ainsi exigé de facto que la jurisprudence islamique soit établie, du moins en partie, en Allemagne. Nouripour n’a pas précisé comment la charia, qui prévoit entre autres la lapidation, la flagellation ou encore la peine de mort pour certains délits, pouvait être compatible avec la Loi fondamentale allemande. La charia part du principe de l’infériorité de la femme et accorde aux hommes de nombreux privilèges, notamment en matière de droit de succession ou de droit matrimonial. Le fondateur de la République turque, Mustafa Kemal, l’a abolie en 1928 en tant que vestige prémoderne et dépassé, et a introduit en Turquie, entre autres, le droit civil suisse. Le fondateur de la Turquie moderne a délibérément renoncé à toute reprise du droit islamique. En Allemagne, une sorte de magistrature laïque douteuse s’est établie dans des mondes musulmans parallèles, plaçant la charia au-dessus de l’État de droit allemand.
“Au lieu de rendre la charia – une relique du Moyen-Âge – présentable en Allemagne et même prête à être prononcée, il faudrait plutôt lutter résolument contre le laïcisme douteux des juges dans les mondes parallèles islamiques – il sape l’État de droit allemand et conduit à l’arbitraire, à une oppression brutale des femmes et à l’injustice. C’est pourquoi l’abolition complète de la charia en 1928 faisait partie des fondements de la république turque moderne selon le modèle européen.
Les propos irresponsables de Nouripour sont tout à fait dangereux pour la sécurité juridique en Allemagne et sont susceptibles de conforter chaleureusement les islamistes et les juges de la charia douteux qui bafouent chaque jour notre État de droit. Il est éloquent que le chef des Verts ne nomme pas concrètement les parties qui, au-delà du droit de succession, du droit matrimonial, des châtiments corporels et de la vendetta, seraient soi-disant compatibles avec la Loi fondamentale. On peut donc soupçonner que le partisan de la charia veut gagner des points auprès des milieux islamistes. On observe depuis longtemps déjà que la gauche et les islamistes ont conclu une alliance qui s’oppose à la culture européenne libérale – en France, on parle déjà d”islamo-gauchisme’ – l’islamo-gauchisme. Seul l’AfD s’oppose résolument à ces efforts dirigés contre la liberté et la culture européenne”.
Merci à Medforth