Le contrôle de l’immigration et des frontières de l’UE est au menu de la réunion à Tourcoing des 27 ministres de l’Intérieur européens. Le Danemark se veut déjà le champion de la lutte contre l’immigration en Europe. Beaucoup d’exilés syriens, notamment, voient leurs permis de séjour révoqués.
Plus un seul demandeur d’asile sur le sol danois, c’est le rêve du gouvernement de la Première ministre Mette Frederiksen sociale démocrate qui entend externaliser la procédure, notamment en Afrique. Le Danemark est aussi le premier pays en Europe à autoriser le renvoi de Syriens à Damas, la capitale syrienne, désormais considérée par les autorités danoises comme sûre. Alors qu’Emmanuel Macron a affirmé, mercredi 2 février, son souhait de renforcer les contrôles aux frontières de l’UE, Le Danemark se verrouille de plus en plus.
(…) Cela fonctionne pour l’instant, avertit Thomas Gammeltoft-Hansen, professeur à la faculté de droit de Copenhague : “Une majorité de Danois soutient une politique d’asile et de migration très restrictive et une majorité de partis politiques au parlement danois aussi souhaite ce tour de vis en matière migratoire. Mais on peut voir des changements. Récemment, par exemple, des voix se sont élevées particulièrement dans les partis de droite pour que l’on assouplisse les règles, car le marché du travail requiert davantage de main d’œuvre étrangère.” Thomas Gammeltoft-Hansen formule une mise en garde : à se dépeindre sous un jour hostile aux étrangers, le Danemark risque de décourager aussi ces travailleurs et travailleuses nécessaires et désirés. C’est peut-être là que le modèle danois de fermeture trouve ses limites.