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Le « péril jeune » du « wokisme » ne guetterait pas, comme le laissent accroire des analystes qui, de Frédéric Dabi – dans La Fracture (Les Arènes, 2021) – à Brice Couturier – dans OK millennials ! (L’Observatoire, 2021) –, décrivent une jeunesse en rupture de ban, répondant aux sirènes américaines de la « cancel culture ». Ceux-là redoutent non seulement un traditionnel conflit générationnel, mais aussi « une sorte de rupture de civilisation qui serait en train de s’opérer », chacun étant sommé de « s’éveiller » (« to wake ») aux discriminations subies par des minorités, comme le rappellent Olivier Galland et Marc Lazar dans leur enquête « La jeunesse plurielle », publiée, jeudi 3 février, par l’Institut Montaigne.

Guidés par le souci de la nuance et forts d’un panel de 8 000 jeunes de 18 à 24 ans et de 2 000 personnes appartenant aux générations des parents et grands-parents, les deux sociologues arrivent à une tout autre conclusion : les jeunes sont très partagés sur les questions de genre, d’orientation sexuelle, de droits des minorités, tout comme sur la question d’un « racisme structurel d’Etat ».

« Nous ne nions pas qu’il existe des jeunes “woke”, mais nous disons que la jeunesse, dans son ensemble, n’est pas “woke”, explique Marc Lazar, professeur d’histoire et de sociologie à Sciences Po. Les sondages qui ont alimenté la chronique du “wokisme” sont uniquement centrés sur ces questions, ce qui fait qu’on trouve ce qu’on cherche, mais sans pouvoir établir de hiérarchie entre différentes problématiques. » (….)

www.lemonde.fr

L’étude dans son intégralité

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