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La police espagnole a démantelé en Catalogne une cellule de financement du djihadisme qui aidait les combattants libyens à soigner leurs blessures de guerre dans des cliniques de plusieurs villes, dont Barcelone, avant de repartir au combat.

La particularité de cette opération, qui a donné lieu à trois arrestations à Barcelone, Gérone et Badalona, est que cette organisation, en plus de financer le djihad, apportait un soutien aux djihadistes pour que, impliqués dans la guerre en Libye, ils puissent être soignés dans des cliniques privées réputées de Catalogne et d’autres communautés autonomes.

Comme La Vanguardia a pu le confirmer de sources proches de l’enquête, les agents du Commissariat général d’information de la police nationale ont procédé aux trois arrestationsdeux citoyens libyens et une marocaine – tout au long de la journée de mercredi dernier pour un délit présumé de financement du terrorisme, dans le cadre de l’opération connue sous le nom de “Kital”. Ce vendredi matin, les trois personnes ont été remises au chef du tribunal central d’instruction numéro un de l’Audiencia Nacional, qui a ordonné l’emprisonnement du chef du réseau.

Les enquêteurs affirment que certains rapatriés se sont fait exploser à leur retour en Libye.

L’enquête remonte au moins à 2019, lorsque les premiers combattants sont arrivés en Espagne pour être soignés. Les mêmes sources soulignent qu’une fois que les djihadistes sont sortis des centres de santé, ils sont retournés en Libye pour continuer à combattre dans les rangs des terroristes. En fait, les enquêteurs affirment avoir détecté que certains des rapatriés avaient pour but de s’immoler au nom du djihad. L’État islamique en Libye est crédité d’une attaque en Europe, l’attentat de Manchester en 2017.

Après avoir détecté l’entrée des djihadistes qui arrivaient en Espagne pour se faire soigner dans des cliniques privées, les agents ont atteint la cellule de financement qui a été démantelée avec l’arrestation de deux hommes et d’une femme qui vivaient en Espagne depuis plusieurs années. Les trois personnes arrêtés ramenaient de l’argent depuis la Libye pour ensuite le faire partir dans des pays tiers.

Parmi les mécanismes qu’ils utilisaient pour déplacer l’argent figuraient les transferts et les coursiers humains, ce que l’on appelle la hawala, une méthode permettant d’envoyer de l’argent entre des personnes dignes de confiance sans avoir à passer par le système bancaire. L’enquête montre que les djihadistes présumés ont déplacé d’importantes sommes d’argent sans justification.

Les détenus sont originaires de la région libyenne de Zawiya, dont le port est connu pour la contrebande de pétrole. En effet, le gouvernement libyen combat des milices spécialisées dans le vol de pétrole.

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Lors de l’opération policière qui s’est déroulée mercredi en Catalogne, les agents ont effectué plusieurs perquisitions au cours desquelles ils ont saisi une grande quantité de matériel informatique qui est en attente d’analyse. Dans l’attente de la vérification des informations saisies, les enquêteurs ont pour l’instant écarté la possibilité que les djihadistes arrêtés aient eu l’intention de préparer des actes terroristes, contrairement à la dernière opération d’envergure menée en Catalogne et à Madrid – au cours de laquelle cinq djihadistes présumés avaient été arrêtés “prêts à attaquer”.

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La Vanguardia

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