12/02/2022
Henniche, dont Causeur rappelait hier les politiques passées, est habile et mondain. Mais le site Internet de ce notable musulman milite – ou militait – pour des thèmes contraires aux droits humains, notamment féminins (voile, polygamie). Pendant des années, les politiques n’ont rien vu.
En 2015, la directrice de la Politique de la Ville d’Aulnay est Nadia Hamour, professeur à Sciences-Po, historienne et musulmane franco-algérienne spécialiste des relations Europe-Méditerranée. Elle est aussi secrétaire nationale chargée de l’intégration dans le parti UMP-LR.
Nadia Hamour rappelée à l’ordre
Le 12 décembre, lors d’un débat sur France 24, elle défend la laïcité, affirme que la République a trop reculé, qu’on recule trop chaque jour, tant concernant le foulard que le menu des cantines, et que le voile la dérange car il est un symbole politique.
M’hammed Henniche écrit alors sur son compte Twitter: « Scandalisée par les propos de @nadia_hamour sur le voile, #uam93 a contacté @brunobeschizza qui va convoquer Hamour.»
Hamour quitte la mairie. Fallait-il surtout ne pas fâcher Henniche, qui pourrait faire perdre la mairie au LR Bruno Beschizza comme il l’avait aidé à la faire gagner? Il représente des associations gérant trente mosquées. Les élus de droite ou de gauche qui ont fait la puissance d’Henniche en cédant à son chantage, étaient censés savoir qu’en privilégiant les associations désignées par lui, et en acceptant ses choix d’imams pour les mosquées construites sur terrain municipal, ils favorisaient le développement des thèses islamistes, l’antisémitisme, les appels à violer la loi française en faveur de la charia, le bafouement des droits des femmes, etc.
C’est le cas de l’imam de la mosquée de Pantin dont Henniche est le recteur. Le Conseil d’État observe ainsi que cet imam «a été formé dans un institut fondamentaliste du Yémen, que ses prêches sont retransmis, avec la mention de son rattachement à la “Grande mosquée de Pantin”, sur un site internet qui diffuse des fatwas salafistes de cheikhs saoudiens et qu’il est impliqué dans la mouvance islamiste radicale d’Ile-de-France. [Le Conseil] a également observé que la Grande mosquée de Pantin est devenue un lieu de rassemblement pour des individus appartenant à la mouvance islamique radicale dont certains n’habitent pas le département de Seine-Saint-Denis et ont été impliqués dans des projets d’actes terroristes. Il estime dès lors que ces éléments établissent la diffusion, au sein de la Grande mosquée de Pantin, d’idées et de théories incitant à la violence, à la haine ou à la discrimination en lien avec le risque de commission d’actes de terrorisme[1].»
À l’époque de l’assassinat de Samuel Paty, on ne pouvait plus consulter le site Internet de Henniche, uam93 .com, dont les articles auraient prouvé la justesse des observations du Conseil d’État. Mais au temps où les élus de droite et de gauche trafiquaient avec lui pour acheter les votes qu’il pouvait leur offrir, ces articles étaient accessibles à tout le monde, et nous allons en citer des extraits[2].
[…] […] […]L’intégralité sur Causeur
11/02/2022
Durant des années, M’hammed Henniche a dominé le jeu électoral en Seine-Saint-Denis, profitant de la veulerie de politiciens désireux de se faire élire ou réélire. L’homme, qui était notamment à la tête de la mosquée de Pantin fermée après la décapitation de Samuel Paty, a eu des rapports troubles avec des élus de tous bords. Plongée effrayante dans le clientélisme politique du 93, conséquence du développement du communautarisme musulman.
Gauche, droite, centre: l’intrigant M’hammed Henniche a mangé à tous les râteliers. Il s’est même vanté devant Gilles Kepel d’être «le premier lobbyiste musulman de France [1]».
En 2003, en effet, cet entrepreneur a réussi à rassembler la plupart des associations islamiques de Seine-Saint-Denis en une seule organisation, l’UAM93, dont il est le président. Cela l’a rendu assez puissant pour décider qui serait maire et qui ne le serait pas en Seine-Saint-Denis, où l’apport des voix musulmanes peut changer le résultat d’une élection municipale.
Henniche cherche à fortifier le projet des islamistes en obtenant des maires des constructions de mosquées et de carrés musulmans dans les cimetières, ainsi que des écoles confessionnelles où les filles seront voilées, au détriment des autres communautés et de la loi de 1905. «Quand je soutiens un candidat, je vais “travailler le produit” comme un commercial: on prend contact, on discute, on voit ce qu’on peut vendre à [pour] la communauté[2].»
Il ne s’allie donc pas avec les petits partis communautaristes, mais avec les partis les plus forts qu’il met en concurrence les uns avec les autres: «On préfère peser sur les partis majoritaires plutôt que donner notre soutien à une liste qui va faire 3 %[3].»
«Une mosquée, dit-il en riant, c’est trois mandats. Un mandat pour la concertation avec tous les partenaires, un mandat pour trouver le terrain, alors qu’il est sous tes yeux, et un mandat pour construire la mosquée; à ce moment-là, le maire peut dormir tranquille car les musulmans doivent trouver l’argent[4].»
«À un moment, on a mis le cap beaucoup plus à droite, et tout le monde l’a constaté. Pourquoi? Tout simplement les musulmans de France ont mis tous leurs oeufs dans un même panier qui est celui de la gauche. Pour obtenir quoi en échange? Rien. La droite était demandeuse. Alors on s’est dit: “Si on met deux ou trois oeufs, sur cinquante oeufs présents à gauche, peut-être que ça va marcher”. Et effectivement cela a très bien marché pour nous. La droite était plus entreprenante et la gauche a commencé à se questionner à propos de ce vote qu’elle pensait acquis[5].»
Henniche et Jean-Christophe Lagarde
Henniche ne cache pas son mépris pour les élus qui ont accepté de violer les lois de la République et les droits des autres communautés pour acheter les voix qu’il leur proposait.
Voici comment il parlerait des grosses sommes payées aux islamistes en 2010 par l’UDI Jean-Christophe Lagarde: «Avec la droite, c’est simple, c’est: “faites-moi une facture”. Pas de contorsion comme avec la gauche. Ils lui ont présenté un devis et il a signé le chèque. C’est aussi simple que ça.» Le but? «Le député voulait casser la relation entre l’association musulmane et la municipalité. Et ça a marché»[6].
Lagarde aurait d’abord payé 50 000€ à l’association GELA qui se prétend laïque mais se présente, sur sa page Facebook, comme dédiée à l’enseignement de «la langue arabe et les bases de la religion musulmane, aux enfants et aux femmes».
Ensuite, il aurait versé 80 000€ pour financer l’Association culturelle des Musulmans de Bobigny, au profit de la «création d’un centre culturel musulman». Sauf que ladite association, sans le lui dire, a transféré le chèque à l’Association cultuelle des Musulmans de Bobigny… qui dévoile le pot-aux-roses en utilisant le compte Twitter de sa mosquée: «Un grand merci au député JC Lagarde pour sa subvention de 80000€ accordée à l’association dans le cadre de la réserve parlementaire !!!!!» Ce n’est pas la faute de Lagarde si la donation a été rendue caduque par le fait que, sans le lui dire, l’association culturelle avait donné l’argent à l’association religieuse, alors qu’un tel don ne peut pas être payé avec l’argent parlementaire…
Mais chez Lagarde, la construction des mosquées en violation de la loi 1905 semble être un dada. En 2008, il alla jusqu’à se vanter d’avoir menti à ses électeurs de Drancy en construisant une mosquée pour les seuls musulmans là où il leur avait annoncé une salle polyvalente pour tous. Et il s’en justifie en ces termes: «Contrairement à tous ces maires qui annoncent dans les médias qu’ils veulent une mosquée, moi, je l’ai[7].»
[…]Henniche apprécie Valérie Pécresse, qui l’a courtisé autant que faire se peut. En juillet 2015, surtout, elle prépare les élections régionales en allant d’un iftar à l’autre. Et les discours démagogues de pleuvoir. Au Blanc-Mesnil, le 8 juillet, le maire Thierry Meignen (LR) déclare qu’il veut avancer rapidement sur le projet de la future mosquée, laquelle sera magnifique, et qu’il sera le plus heureux des hommes le jour où l’on aura posé sa première pierre. Valérie Pécresse, qui parle à ses côtés, est si flatteuse que le Canard Enchaîné commence son article par: «Valérie Akbar!» et la cite disant qu’il faut «résoudre la question des lieux de culte et des écoles confessionnelles car on doit pouvoir donner aux musulmans ce qu’on donne aux Français et aux Juifs (sic!). Le tout étant de lutter contre l’islamophobie[16].»
Naturellement, Henniche se réjouit quand, en décembre, Pécresse est élue présidente du Conseil régional d’Île-de-France. Il explique à l’hebdomadaire franco-turc Zaman pourquoi: «Elle est venue nous voir quatre à cinq fois et pas pour nous rappeler qu’il faut respecter la laïcité, mais pour nous dire de nous battre pour avoir notre place dans la République. Elle a exprimé son refus d’interdire le voile à l’université!… Elle a sûrement dû rajouter des éléments dans son programme après les attentats et a été contrainte de participer à la surenchère sécuritaire, mais on lui fait confiance et on espère qu’une fois le climat adoucit [sic], elle aura d’autres priorités.» Et le journaliste de conclure : « L’espoir donc, qu’elle ne tienne pas compte de ses engagements[17].»
[…]L’intégralité sur Causeur