Les centres pour mineurs isolés de l’archipel espagnol arrivent à saturation. Une situation qui inquiète les responsables régionaux. Ces derniers tirent la sonnette d’alarme et réclament l’aide de l’État, sans quoi les nouveaux arrivants seront contraints de dormir dans les rues des îles Canaries.
“Nous n’en pouvons plus”. La directrice générale de la protection de l’enfance et de la famille du gouvernement des Canaries, qui se dit “épuisée”, tire la sonnette d’alarme. Interrogée début février par l’agence de presse espagnole Efe, Iratxe Serrano a demandé l’aide des autorités pour prendre en charge les mineurs isolés qui débarquent dans l’archipel.
La venue d’une cinquantaine de jeunes en janvier, notamment sur l’île de Lanzarote, a encore aggravé la situation. Les centres d’accueil pour mineurs des Canaries se retrouvent aujourd’hui totalement saturés.
Près de 2 800 jeunes, arrivés ces dernières années sur des embarcations de fortune depuis les côtes ouest-africaines, sont actuellement sous la tutelle du gouvernement des Canaries, qui leur fournit un hébergement, un accès à l’éducation et aux soins de santé.
“Il n’y a plus de ressources”
“Je ne sais plus où chercher, on a écumé tout le secteur immobilier, il n’y a plus de ressources”, a alerté Iratxe Serrano. La responsable a aussi lancé un appel aux municipalités canariennes, qui refusent d’accueillir des mineurs sur leur territoire, car “elles estiment qu’ils [les migrants, ndlr] sont conflictuels”. “Ce n’est pas le cas. Et vous ne pouvez pas faire de politique avec ces enfants”, a-t-elle insisté.
La ville d’Haria, dans le nord de Lanzarote, fait partie des mauvais élèves. La mairie refuse de collaborer avec les autorités, et entrave l’utilisation de biens immobiliers pour les loger. Résultat : les structures manquent et nul ne sait où seront transférés les nouveaux arrivants se déclarant mineurs. “L’armée devra monter des tentes car il n’y a plus de solution” dans les centres existants, assure Iratxe Serrano.