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Fabien Roussel met en avant le nom de son programme, “La France des jours heureux”, il revendique d’être soutenu par des milliers de personnes sans étiquette politique, et au milieu de tout cela, du bout des lèvres seulement, il parle de “[sa] formation politique”, sans la nommer.
C’est clairement une stratégie. Le problème du mot “communiste”, c’est qu’il est connoté de manière péjorative. Dans l’imaginaire collectif, il renvoie encore, à tort ou à raison, au régime soviétique et à ses crimes. Dans une telle situation, il y a deux stratégies rhétoriques possibles. La première, c’est la redéfinition : elle consiste à se battre sur le mot, pour le vider progressivement de ses connotations négatives. Le problème d’une telle stratégie, c’est qu’elle demande du temps. Fabien Roussel a donc choisi l’autre option : la substitution, qui consiste à abandonner le mot incriminé en rase campagne, pour lui en préférer d’autres, aux connotations plus neutres.
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