Un terme que Bex, 23 ans, en histoire de l’art, a découvert à l’occasion d’une réunion de l’association étudiante LGBT Jules et Julies à l’université Jean-Jaurès, à Toulouse. « J’ai pris conscience de mon identité de genre pendant mes années universitaires. Quand on me disait que j’étais une fille, cela ne me plaisait pas, je trouvais cela réducteur. Dans nos cercles amicaux, on est presque tous et toutes non binaires et on utilise des néopronoms », précise Bex, qui laisse le choix à ses interlocuteurs d’user alternativement des trois pronoms (il, elle et « iel »).
[…]Ces nouveaux usages linguistiques émergent également par l’entremise des cursus en sciences sociales. « Nous lisons de plus en plus de mémoires de sciences humaines qui utilisent à l’écrit des néologismes (“iels”, “celleux”) », détaille Marion Paoletti, chargée de mission égalité à l’université de Bordeaux. Dans les filières études de genre, certains enseignants affichent même leurs pronoms dans la signature des mails. Chargée de TD en filière arts du spectacle à la fac de Caen, Léa Dabrowski a appris les rudiments de l’inclusivité lors de ses études en genre et cinéma. Depuis, elle a pris le pli : « Je demande aux élèves, en début de semestre, d’indiquer leurs pronoms sur la fiche d’appel, afin de les genrer correctement », explique-t-elle.
[…]Depuis 2019, le ministère de l’enseignement supérieur reconnaît la transidentité et propose aux établissements une procédure de changement de prénom, quel que soit l’état civil de l’étudiant et sans fournir de justificatif. […]