«Libération» a enquêté sur le document le plus sensible et le plus protégé du parti Les Républicains: le fichier des encartés. Notre enquête démontre que la primaire a été entachée de manœuvres frauduleuses visant à gonfler le corps électoral. Adhérents fictifs, décédés ou ayant suivi des consignes, et même un chien: des pratiques qui remettent en question la sincérité du scrutin.
Plus qu’une primaire, ce devait être une renaissance. En désignant Valérie Pécresse comme leur candidate à la présidentielle, le 4 décembre, les membres du parti Les Républicains pensaient conjurer de pénibles souvenirs. Oublié, le précédent exercice, en 2016, et les haines recuites de ses candidats : rangés derrière Valérie Pécresse, ses anciens rivaux jouent les soutiens modèles. Ils n’ont contesté ni l’organisation ni les résultats du vote. Quant à la candidate, si sa campagne traverse de sérieuses difficultés, elle est encore loin des tourments endurés par son prédécesseur, François Fillon.
La méthode a changé, elle aussi. Ouverte à l’ensemble des électeurs, la primaire de 2016 se prêtait aux manœuvres de sympathisants «de gauche» et lésait l’expression du «vrai» peuple de droite : c’est en tout cas l’avis de beaucoup de membres de LR, et d’abord du président du parti, Christian Jacob. Cette fois, le vote n’était ouvert qu’aux adhérents. Ils se sont donc multipliés. Alors qu’il comptait moins de 80 000 membres fin septembre, le parti en revendiquait 148 862 le 17 novembre.
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