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Il s’agace quand il entend le candidat Éric Zemmour évoquer les quartiers. « Il dit qu’ils sont remplis de délinquants, alors que nos quartiers sont calmes et paisibles. »
Le polémiste d’extrême-droite fait aussi bondir le jeune Nassim Bouchehida, 19 ans, qui a fait une pause dans ses études. « Il est excessif. Son argument phare, sur les quartiers, est de rapatrier les délinquants étrangers. Cela me paraît difficile à réaliser dans la réalité. »
Arnaud D’Abzac, 18 ans, en terminal à Creil, a déjà fait son choix. Son premier bulletin de vote ira à Emmanuel Macron : « C’est le seul, parmi tous les candidats, à être clair et avoir de bonnes idées pour la jeunesse. Il a fait aussi des choses négatives mais à l’international, il a réalisé de bonnes choses ». Flavie Mpongo, 29 ans, fonctionnaire à la mairie de Nogent-sur-Oise, est la doyenne du groupe. Elle votera pour la seconde fois à l’élection présidentielle. « Pour l’instant, la campagne est plus polémique que vraiment instructive. J’attends que les candidats se mettent à évoquer leurs programmes plus en profondeur pour m’y intéresser. » Du futur président, elle attend, entre autres, « une revalorisation des salaires », en référence à la crise sanitaire traversée.
Deodato ne manque aucun débat. Il suivait déjà, avec passion, les deux dernières présidentielles. « La différence c’est que cette fois-ci, je vais pouvoir y participer. Depuis tout petit, je suis passionné de politique, j’accompagnais mes parents au bureau de vote et je me souviens de l’élection de Barack Obama. »
Il déplore que les candidats délaissent les politiques de la ville au profit des thèmes de la sécurité, de l’immigration ou du pouvoir d’achat. « Cela viendra peut-être par la suite mais j’ai l’impression que la jeunesse a été un peu oubliée jusqu’à présent. Il faut miser sur l’éducation. Au XIXe siècle, la République n’était pas très implantée au sein de la population, c’est grâce aux hussards noirs, avec leur enseignement, qui ont véhiculé ces valeurs républicaines. Aujourd’hui, dans nos quartiers, l’abstention bat des records chez les jeunes. »
A-t-il trouvé le candidat républicain qui répondrait à ses aspirations ? « Pour l’instant, je ne me suis pas encore décidé. Cela manque encore d’intensité. Des propositions fusent de part et d’autre. Trois candidats m’intéressent Mon choix se fera entre Valérie Pécresse, Fabien Roussel et Emmanuel Macron. Tous ont la même colonne vertébrale, ils incarnent les valeurs républicaines ».