Figure de la gauche républicaine, ancien ministre de l’Intérieur et de la Défense, Jean-Pierre Chevènement soutiendra Emmanuel Macron à la présidentielle, annonce dans un entretien au Journal du Dimanche l’ancien ministre de gauche, disant son espoir que le président sortant puisse “redresser le pays et redonner un sens à la politique” lors d’un second mandat.” A ses yeux, “le macronisme n’existe pas. Il y a Emmanuel Macron, qui est un être libre, qui pense par lui-même et qui décide.”.
Qui soutiendrez-vous dans cette campagne présidentielle ?
J’apporte un soutien républicain à Emmanuel Macron. Que veux-je dire par là ? Il est inconcevable que quiconque prétendant exercer une influence dans nos institutions ne se prononce pas à l’occasion de cette élection directrice. Et c’est bien de cela qu’il s’agit : donner un sens à cette élection, et au mandat du candidat qui sera élu président jusqu’en 2027. Je fais donc appel au civisme de nos concitoyens pour que chacun détermine son choix à la lumière du seul critère qui vaille : l’intérêt de la République.
Pourquoi Emmanuel Macron, donc ?
Emmanuel Macron a des qualités remarquables et une expérience dont nul autre ne peut se prévaloir. Elles sont reconnues, surtout à l’étranger. En France, on lui fait souvent un procès injuste : d’avoir évincé en 2017 le PS et la droite, les tenants légitimes du titre. Cela peut se comprendre, beaucoup ont eu le sentiment de voir leurs carrières brisées. Mais ce n’est pas Emmanuel Macron qui a fait imploser la gauche. Cette implosion tient à des choix bien antérieurs, qui l’ont fait concéder toujours plus à l’avidité des puissants et qui l’ont progressivement coupée des couches populaires. Ces choix, je les ai dénoncés dès les années 1980 : le marché unique, c’est-à-dire la dérégulation de toute l’économie, la libération des mouvements de capitaux devenue effective en 1990, avant toute harmonisation de la fiscalité sur l’épargne, bref, la voie ouverte aux délocalisations industrielles et à la désindustrialisation… Celle-ci a creusé le gouffre du chômage et les fractures sociales où s’enracine la crise des Gilets jaunes. […]
Comment jugez-vous le bilan du chef de l’État sortant ?
Emmanuel Macron a pu commettre quelques erreurs. Mais sur l’essentiel, c’est-à-dire la crise du Covid, il l’a contenue aussi efficacement que possible. Sur le plan sanitaire, la politique de vaccination a montré sa pertinence, grâce à la mobilisation des personnels soignants et des « premiers de corvée ». Sur le plan économique, le mot d’ordre du « quoi qu’il en coûte » a été tenu et assumé. C’était un renversement complet par rapport à l’approche initiale d’Emmanuel Macron. […]
Sur le plan économique, des mesures fortes s’imposent : le renforcement de la planification, la nationalisation d’EDF, le développement de l’actionnariat salarié, etc. Et puis, il y a les investissements d’avenir. Emmanuel Macron a déjà donné des pistes avec France 2030. […]
Merci à Tara King