La guerre en Ukraine met un terme à la politique d’équilibre entre Russes et Américains pratiquée par Ankara ces dernières années.
Jusqu’à présent, Moscou semblait le plan B parfait pour Recep Tayyip Erdogan. Ces dernières années, alors que la Turquie s’éloignait de ses alliés de l’Otan et d’une perspective d’adhésion à l’Union européenne (UE), le président turc s’est efforcé de développer de bons rapports avec le Kremlin. Il est allé jusqu’à acheter le système de défense antiaérienne russe S-400 en 2017, au prix de lourdes sanctions américaines et de l’expulsion d’Ankara du programme d’avions de combat de dernière génération F-35.
Mais l’invasion de l’Ukraine, un pays avec lequel Ankara entretient d’excellentes relations, a rendu intenable cette politique d’équilibre entre la Russie et l’Occident. “Dans ce contexte de tensions extrêmes et de retour d’une forme de Guerre froide, la Turquie va à nouveau choisir le camp occidental, c’est très clair”, affirme ainsi Sinan Ülgen, ancien diplomate et directeur du centre de réflexion stambouliote Edam.
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