Dans la capitale, l’enseignement privé sous contrat attire 37 % des élèves du secondaire. Certaines voix dénoncent une “concurrence déloyale” avec le public.
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La polémique engendrée par l’entrée prochaine des prestigieux Henri-IV et Louis-le-Grand dans le dispositif Affelnet (logiciel qui gère l’affectation dans les lycées depuis 2008) a encore durci le débat. Dorénavant, ces deux institutions ne pourront plus choisir elles-mêmes leurs recrues sur dossier, et devront se plier – en partie – aux mêmes règles que les autres établissements publics. L’idée ? Diversifier la sélection des candidats, aujourd’hui massivement issus des catégories sociales très favorisées. “Il y aura une fuite vers le privé”, répondent ceux qui contestent cette réforme. La ruée a déjà commencé : 37 % des élèves parisiens étudient dans le privé. L’académie de Paris se place ainsi en troisième position de celles où la part du public est la plus faible, juste en dessous des académies de Rennes et de Nantes.
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Ces dernières années, un autre profil de familles a gagné du terrain, notamment dans le Nord et l’Est parisien. De plus en plus de parents, plutôt marqués à gauche, attachés à la mixité et jusqu’ici “pro-public” se résignent à rédiger des lettres de motivation pour inscrire leurs enfants dans des institutions religieuses : il s’agit là de la seule alternative… pour éviter le collège public de secteur. En cause, une forme de ségrégation sociale, criante à certains endroits. “Ces parents se retrouvent face à un choix cornélien : opter pour un “ghetto privé” ou pour un “ghetto public”. Sachant que ni l’un ni l’autre ne reflète la réalité sociale de leur quartier”, déplore Julien Grenet.
(Merci à Tara King)