La rumeur enflait depuis plusieurs semaines. À l’occasion du meeting d’Eric Zemmour à Toulon, ce dimanche, Marion Maréchal officialise son ralliement au candidat de Reconquête !. Pour Valeurs actuelles, elle explique les raisons de ce ralliement.
Pourquoi donc choisir plutôt Zemmour que Le Pen ?
Depuis maintenant plusieurs semaines, je considère que l’écart dans les sondages, le plus souvent situé dans la marge d’erreur et fluctuant au profit de l’un ou l’autre, est peu significatif sur le plan politique. Parce que la politique n’est pas une photographie de chiffres, ce n’est pas du statique. Tout au contraire, c’est de la dynamique, c’est de la perspective, du potentiel.
On sait désormais que le ticket d’entrée au second tour sera très bas. Aujourd’hui, je considère qu’Éric Zemmour est le mieux placé pour se qualifier et créer la surprise au second tour. Il a des cartes en main dont d’autres ne disposent pas.
De quelles cartes dispose-t-il que Marine Le Pen n’aurait pas ?
Eric Zemmour semble le seul à pouvoir abattre le mur électoral qui s’était dressé peu à peu entre différentes catégories socio-professionnelles françaises. (…) C’est le récit du « peuple contre les élites », et inversement. C’est en réalité non seulement un enfermement mais même une impasse.
Cette opposition, Marine Le Pen l’a traduite par sa stratégie « bloc élitaire contre le bloc populaire » et Emmanuel Macron l’a traduite politiquement par l’affrontement «populistes contre progressistes». Le problème, c’est que c’est un schéma qui lui convient parfaitement, car il en est le grand gagnant !
En construisant un projet pour tous, en utilisant une autre dialectique, Eric Zemmour a réussi à réunir des Français de tous milieux et de toutes conditions. Il est en train d’abattre ce fameux mur électoral dont je vous parlais. C’est une très bonne nouvelle pour les défenseurs de l’unité nationale que nous sommes.
Quelles sont les autres atouts d’Éric Zemmour ?
La deuxième carte qu’il a en main, c’est qu’il est parvenu à mettre en musique ce rassemblement des droites que j’appelle de mes vœux depuis longtemps, en attirant dans son sillon des électeurs et des élus issus du RN, de LR et d’ailleurs. Qu’on s’entende : je n’ai jamais considéré que cette union des droites était un objectif, un absolu, mais en revanche c’est un préalable, un chemin vers le rassemblement des Français et la victoire de nos idées.
Sa troisième carte, c’est qu’il a fragilisé le cordon sanitaire. Quand on voit des profils comme Éric Ciotti, François-Xavier Bellamy, Etienne Blanc et d’autres sénateurs LR expliquer qu’en cas de 2e tour entre Éric Zemmour et Emmanuel Macron, ils voteraient pour lui, c’est un signal politique et symbolique très fort. Cela laisse présager de réserves de voix importantes. Eric Zemmour n’est pas dans un corner électoral.
(…)
Il y a un mois, la presse a affirmé que vous aviez pris votre décision et Marine Le Pen s’en est émue publiquement, parlant de « trahison » et évoquant une peine personnelle.
Je crois qu’aujourd’hui tout le monde a compris que cela relevait d’une médiocre manœuvre, et d’ailleurs, lorsque sont parus ces articles, je n’avais pas encore pris ma décision. Il a été dit ou soufflé par certains cadres du RN que j’envisageais de rejoindre Eric Zemmour car l’école que je dirige, l’ISSEP, se porterait mal financièrement. Je me serais donc vendue « pour un plat de lentilles ». Que les choses soient claires : j’ai apporté la preuve par voie d’huissier que l’ISSEP se portait économique très bien et mon soutien est évidemment bénévole….
Ensuite, je n’irai pas pour ma part sur le terrain personnel parce que mes relations familiales ne regardent que moi et ma famille, pas l’espace public. À l’époque d’ailleurs où j’étais encore au FN, Marine Le Pen n’a pas hésité à imposer sa ligne et sa stratégie contre le courant d’idées auquel j’appartenais, y compris parfois de façon très dure, en dépit de notre relation familiale. Elle a d’ailleurs également suivi cette discipline à l’égard de Jean-Marie Le Pen lorsqu’elle a décidé de l’exclure du mouvement qu’il avait fondé.
02/03/2022
RÉCIT EXCLUSIF – L’ancienne députée FN du Vaucluse veut officialiser son soutien au candidat Reconquête! dimanche, lors d’un meeting à Toulon.
La décision est prise depuis plusieurs semaines. Le temps est venu de l’assumer. Cinq ans après avoir quitté la vie politique, Marion Maréchal s’apprête ce week-end à y replonger. Pour de bon. L’ancienne députée Front national du Vaucluse a attendu qu’un mois la sépare du premier tour de la présidentielle de 2022 pour officialiser son soutien à Éric Zemmour. Elle doit le faire, selon nos informations, lors d’un grand meeting à Toulon, dans le Var ce dimanche, devant quelque 7000 militants. «Ce sera l’une des plus importantes réunions publiques de la campagne. Davantage encore que Cannes ou Nice. Tous les porte-parole doivent y aller», piaffe un lieutenant de Reconquête! qui savoure déjà la scène. La forme, les détails, de ce qui s’annonce comme l’un des plus importants ralliements de la campagne ont été arrêtés par Marion Maréchal…