09/03/2022
C’est une conséquence inattendue de l’invasion russe. Les cours sur l’œuvre de l’auteur russe sont désormais déconseillés dans les universités italiennes. Une situation insoutenable pour le professeur Paolo Nori et la classe politique transalpine.
Dostoïevski est-il victime d’une tentative de censure ? Nul doute pour le professeur et auteur italien Paolo Nori. Dans une vidéo publiée le 1er mars sur son compte Instagram, celui-ci a dénoncé la décision de l’université Milano Bicocca de supprimer quatre enseignements qu’il devait dispenser sur l’œuvre de l’écrivain russe, au regard de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une «censure ridicule» pour le professeur mais aussi pour la classe politique italienne, qui déplore également une tentative de déboulonnage d’une statue de Dostoïevski installée à Florence.
(…) «En Italie, aujourd’hui, être un Russe est considéré comme une faute. Et apparemment, même être un Russe décédé», explique-t-il à propos de Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski, dont l’enseignant rappelle la condamnation à mort en 1849 pour avoir lu un texte interdit.
(…) Si l’université a fait marche arrière assez rapidement face à la colère grandissante des politiques et universitaires italiens, l’affaire sera tout de même portée devant le parlement, à la décision de certains députés et sénateurs. «Suspendre un cours dédié à l’un des plus grands écrivains de l’humanité, Dostoïevski, n’est pas digne du prestige de l’université. Cela ne peut pas être une décision d’un État libéral et démocratique comme l’Italie», a fait savoir Fabio Rampelli, le vice-président de la chambre des députés. Dans son message, il a précisé sa volonté de s’entretenir directement avec le premier ministre Mario Draghi et le ministre de la Culture Dario Franceschini.
La statue florentine de Dostoïevski menacée
À l’occasion du 200ème anniversaire de la naissance de l’écrivain russe, une statue de Dostoïevski, nouveau réprouvé en Italie donc, a été installée en décembre dernier dans le parc Cascine de la capitale toscane. Seulement, trois mois après son installation, son existence est déjà remise en cause. En effet, le maire de Florence, Dario Nardella, a annoncé sur son compte Twitter avoir reçu par courrier une demande de déboulonnement de la statue de l’écrivain russe. N’ayant pas précisé de qui elle venait, il s’est néanmoins exprimé sur la situation générale. «On m’a demandé de démolir la statue de Dostoïevski à Florence. Ne soyons pas confus. C’est une guerre folle d’un dictateur et de son gouvernement, pas une guerre d’un peuple contre un autre. Au lieu d’annuler des siècles de culture russe, concentrons-nous sur l’arrêt de Poutine», a-t-il indiqué.
02/03/2022
L’écrivain italien Paolo Nori a dénoncé, hier, mardi 1er mars 2022, la prétendue annulation par l’université de Milan-Bicocca de son cours dédié à l’écrivain russe Dostoïevski.
Dans un live sur Instagram l’écrivain a affirmé avoir reçu un mail de l’Université qui disait que cours allait être reporté pour « éviter toute forme de polémique en ce moment de forte tension ». Paolo Nori devait commencer, jeudi 3 mars, un cycle de quatre leçons sur l’écrivain russe à partir de son dernier livre « Sanguina ancora: L’incredibile vita di Fëdor M. Dostoevskij ».
« Être un Russe aujourd’hui en Italie est une faute, même être un Russe mort. Je n’arrive pas à comprendre. Ce qui se passe en Ukraine est horrible, et j’ai envie de pleurer rien qu’en y pensant mais certaines choses qui se passent ici en Italie sont ridicules, une université italienne qui interdit un cours sur Dostoïevski je n’y crois pas ! Il faudrait parler davantage de Dostoïevski ou de Tolstoï, le premier qui a inspiré des mouvements non-violents, qui était très admiré par Gandhi. Une université qui interdit ce cours, c’est juste incroyable » a-t-il déploré, très affecté.
(…) Selon les médias locaux, l’Université De Bicocca, s’est très vite rétractée et affirmé que le cours se déroulera comme prévu et traitera du contenu déjà convenu avec l’écrivain.