Alors que les féministes ont toujours espéré que l’éducation des filles, et celle des garçons, ferait disparaître les conflits armés, les guerres balaient les changements de mentalité et nous « renvoient au monde d’avant » regrette, dans une tribune au « Monde », l’écrivaine Geneviève Brisac
(…) Car la guerre balaie les changements de mentalité, les libertés, les audaces des utopies, la fraternité. La guerre et ses destructions ramènent les vieux stéréotypes. C’était il y a cent ans et beaucoup de choses ont changé. Aucun doute là-dessus. Mais pas celles-là.
On me fera remarquer que des jeunes femmes ukrainiennes prennent pourtant les armes. Et de moins jeunes aussi. Et sur les plateaux de télévision, où les virologues ont été remplacés par des généraux, il y a quelques femmes spécialistes de géopolitique. Pourtant, avec brutalité, les images terribles dont nous sommes assaillis nous renvoient au monde d’avant. Hommes au front et femmes fuyant les bombes, des bébés dans les bras.