Inaugurée en 2017 en grande pompe, la rue Pierre-Sémart souffre aujourd’hui du trafic de drogue. La situation n’est pas nouvelle, mais s’est amplifiée depuis trois mois, plongeant les commerçants et les habitants dans la plus grande difficulté. Le conseil municipal de Toulon a évoqué ce problème.
(…) “Ces dealers, ils sont en train de nous tuer. Après les manifs et la crise sanitaire, il ne manquait plus que ça ” se désespère une commerçante de la rue des Arts. Riverains comme commerçants tiennent le même discours, tout en souhaitant conserver l’anonymat afin d’éviter toutes représailles. La situation est devenue insupportable ces derniers mois avec l’arrivée de nouvelles têtes dans le quartier.
Car si en fin de matinée, l’artère est paisible, elle change de physionomie en milieu d’après-midi. “Ils arrivent à dix, quinze, parfois plus et s’installent en rangée. Et les clients affluent, du jeune de quinze ans au monsieur en costume cravate, il y a toutes les catégories sociales. J’ai même vu une dame très élégante. Ils font la queue patiemment et attendent patiemment qu’on les encaisse. L’échange se fait sous les yeux de tout le monde. Il n’y a aucune gêne ” raconte une commerçante.
(…) Sans parler de la consommation sur place des revendeurs. “Ils se roulent leur joint et se le fume tranquillement. L’odeur est présente partout, et ça rentre dans les boutiques. Je comprends les parents avec leurs enfants qui me disent qu’ils ne veulent pas rester. Cela donne une image du quartier peu fréquentable ” témoigne un autre.
(…) De l’argent qui ne circule pas en tout cas dans les poches des commerçants. Une boutique affiche un écriteau “fermeture définitive le 26 février”. La crise sanitaire et les manifestations y sont pour quelque chose. Mais la présence quotidienne et le sentiment d’insécurité qui va avec, auraient été le coup de grâce, pour une gérante.