La candidate socialiste à la présidentielle Anne Hidalgo s’est rendue à la Grande mosquée de Paris vendredi matin, accompagnée de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, et y a dénoncé les «haineux qui veulent en finir avec la fraternité» et «certains candidats» prônant une «vision archaïque d’une France qui n’a jamais existé». Elle a été accueillie par Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée, qui lui a décerné la médaille des «bâtisseurs des mosquées de France» en tant que maire de Paris.
Au cours d’un échange avec des représentants du culte musulman, Anne Hidalgo s’est dite «préoccupée»: «Je vois des haineux qui veulent en finir avec la fraternité», visant les candidats d’extrême droite Eric Zemmour et Marine Le Pen. «Certains candidats, à chaque difficulté, disent que le responsable c’est l’immigration et l’islam, et portent une vision qui conduit à l’affrontement», a-t-elle ajouté, critiquant une «vision archaïque et étriquée d’une France qui n’a jamais existé». La socialiste a en même temps défendu la laïcité, regrettant que certains jeunes qu’elle a rencontrés ne la tiennent pas comme fondamentale: «Par quoi vous la remplacez? Et là, c’est à chaque fois un grand silence».
Concernant la lutte contre l’islamisme, Anne Hidalgo a affirmé que son modèle était Bernard Cazeneuve, assis à ses côtés, prenant exemple sur «sa sérénité, son calme, sans chercher des boucs émissaires», quand il était ministre de l’Intérieur, au moment des attentats qui ont frappé la France à partir de 2015. «Il n’a pas hésité à dire que l’islam radical était un problème, mais a aussi dit que ce n’était pas de la religion», a-t-elle souligné, estimant que «République et foi ne sont pas en opposition».
«Je suis venue porter un discours de reconnaissance au travail que font les musulmans de France pour permettre à notre pays de vivre dans la fraternité et donner des perspectives aux Français de confession musulmane», a indiqué la candidate. Elle a regretté que la République, et en particulier l’école, ne «tiennent plus leurs promesses d’intégration», favorisant des discriminations et des inégalités qui frappent en particulier les musulmans.