Quelque 22 millions de Français écoutent aujourd’hui de la musique en streaming, majoritairement par le biais des abonnements payants. Sans surprise, le rap et les musiques urbaines restent les genres les plus écoutés. Une constante, année après année. On en connaît les raisons : les artistes rap sont plébiscités par les 10-20 ans, ceux-là même qui utilisent le plus les plates-formes comme Spotify, Deezer, YouTube ou TikTok et qui font tourner les titres en boucle dans leurs oreillettes.
Dans une étude dévoilée en janvier, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom, le nouveau CSA) s’est emparée du sujet, critiquant ce qu’elle considère comme un manque de diversité préjudiciable à toute la filière. « Dix pour cent des titres les plus écoutés concentrent jusqu’à 60 % des écoutes », relève ainsi l’Arcom. Une pierre dans le jardin des producteurs de musique, qui craignent de voir le streaming régulé comme la radio, avec son lot de quotas censés assurer le pluralisme musical sur les ondes. (…) Le patron du SNEP ne veut pas entendre parler de ce qu’il considérerait comme une censure. Avec 73 % de titres de rap écoutés sur Apple Music en France et seulement 2 % de variété française, on comprend toutefois la nécessité – du moins la philosophie générale – de favoriser un rééquilibrage des écoutes sur les plates-formes.