Pour Sergueï Lavrov, c’est clair, Emmanuel Macron sort du lot. À ses yeux, et malgré la détermination française dans l’application des sanctions contre la Russie, c’est le seul leader à ne pas se “coucher” devant les États-Unis.
“L’ordre mondial, fondé sur des règles écrites par les Etats-Unis, est déjà accepté en l’état par l’Europe. Finalement, il n’y a plus qu’Emmanuel Macron qui continue de rappeler la nécessité d’une autonomie stratégique pour l’Europe. Les autres pays de l’UE se sont déjà couchés”
Cette déclaration du chef de la diplomatie russe dans une interview au quotidien économique russe RBK est “atypique” estime le site conservateur russe Vzgliad. “Il n’est pas dans les habitudes de Lavrov et des diplomates russes de mettre ainsi en exergue une figure politique occidentale, surtout pour en parler positivement, a fortiori dans un contexte où elles mènent toutes apparemment la même guerre économique contre la Russie.”
Vzgliad concède que le ministre des Affaires étrangères russe puisse nourrir une “sympathie personnelle” pour le président français, qui “mène au reste une politique extérieure beaucoup plus diversifiée que celle qu’on aurait attendue d’un ‘homme des Rothschild’”.
Et de rappeler qu’Emmanuel Macron n’a pas attendu l’intervention russe en Ukraine pour souligner l’importance d’une “autonomie stratégique” de l’Europe par rapport aux États-Unis et que le “dialogue stratégique avec Moscou n’a[vait] pas d’alternative”.
Le titre trouve d’autres exemples indiquant que la France se distingue de l’Europe. “Si Ikea (suédois) a fermé ses magasins en Russie, Leroy Merlin reste ouvert”, relève-t-il. Il se réfère également aux informations du Figaro selon lesquelles Emmanuel Macron aurait rencontré, peu après l‘intervention russe en Urkaine, quinze grands entrepreneurs français pour les engager à ne pas quitter trop vite le marché russe.