À la fin des années 1980, le psychiatre Hiroaki Ota diagnostiquait le « syndrome de Paris », un traumatisme frappant certains touristes japonais choqués par leur confrontation avec la réalité de la capitale française, très éloignée de leur vision idyllique. Mais cette pathologie, reprise dans de nombreux médias, est-elle toujours aussi répandue aujourd’hui ?
« Les touristes japonais victimes du syndrome de Paris », « ces Nippons qui deviennent fous à Paris »… Depuis une dizaine d’années, une surprenante pathologie fait l’objet de nombreux articles dans la presse française comme anglophone, du Monde au New York Times, bien qu’elle ne soit pas reconnue par les autorités françaises comme japonaises.
Le phénomène fascine à juste titre. Diagnostiqué par le psychiatre japonais Hiroaki Ota à la fin des années 1980 dans un livre publié au Japon – aujourd’hui épuisé –, le syndrome de Paris frapperait certains touristes ou résidents nippons lors de leur séjour dans la capitale française. Le contraste flagrant entre leur vision idéalisée de Paris, connu au Japon comme un haut-lieu de savoir-vivre, et la réalité de la ville, dont la saleté des transports n’a d’égal que les manières souvent brusques de ses habitants, aurait chez certains l’effet d’un véritable traumatisme.
Au point d’entraîner le rapatriement de plusieurs victimes, persuadées d’être persécutées ou en proie à des hallucinations.