30/03/2022
Insultes et noms d’oiseaux: c’est ce que reçoivent des salariés d’Auchan et Leroy Merlin de la part de certains clients, selon des représentants du personnel. On leur reproche de rester en Russie.
Des insultes et des noms d’oiseaux: c’est ce que des salariés d’Auchan, Leroy Merlin ou Decathlon subissent de la part de certains clients, selon des représentants du personnel, alors que des tensions commencent à poindre dans les enseignes de la galaxie Mulliez toujours actives en Russie.
“J’espère que vos enfants vont crever sous les bombes”: un client a lancé cette phrase à un vendeur de Leroy Merlin, enseigne spécialiste du bricolage, assure Bernard Vigourous, délégué central FO.
Sur BFMTV, Jean-Marc Cicuto, délégué CFTC Leroy Merlin, groupe Adeo, déclare que les salariés de l’enseigne sont accusés d’avoir “du sang sur les mains” et d’être des “tueurs de bébés”.
“Les salariés qui reçoivent ces insultes sont en état de choc. Il est hors de question que l’on subisse ça. On veut que la direction donne des instructions”, abonde Bernard Vigourous.
24/03/2022
Alors que le groupe de distribution a réitéré son refus de quitter la Russie, les syndicats craignent que des salariés soient pris à partie par des clients en colère.
Leroy Merlin au coeur d’une bataille diplomatique? Alors que le président ukrainien a exhorté ce mercredi les entreprises françaises encore en Russie -dont le groupe de distribution fait partie- à “cesser de soutenir la machine de guerre” russe, Leroy Merlin a répondu qu’il ne pouvait pas cesser son activité.
“Ce serait une faillite préméditée ouvrant la voie à une expropriation qui renforcerait les moyens financiers de la Russie”, a répondu le groupe dans une déclaration.
“On ne peut pas abandonner à la pauvreté les 45.000 salariés de la société en Russie, explique Jean-Marc Cicuto de la CFTC. Cela représente 100.000 personnes en comptant les familles des salariés.”
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En interne, les salariés qui se mobilisent pour accueillir leurs homologues ukrainiens redoutent surtout les réactions de clients. Si pour l’heure il n’y a pas de “déchainement” selon le syndicaliste, des tensions commencent à apparaître.
“Il y a deux jours, un client qui a vu mon badge Leroy Merlin m’a dit devant le magasin qu’on était des tueurs, assure Jean-Marc Cicuto. Dans les magasins, les salariés ont actuellement peur du dérapage. En Pologne, à la frontière ukrainienne, nos collègues nous racontent qu’ils reçoivent beaucoup d’insultes.”