06/04/22
05/04/22
En présentant Franck Elong Abé, 36 ans, comme un détenu presque sans histoire depuis son arrivée à la maison centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône), l’administration pénitentiaire a-t-elle cherché à dissimuler le véritable comportement de l’ancien djihadiste en Afghanistan, mis en examen pour l’assassinat d’Yvan Colonna, le 2 mars ?
Plusieurs documents internes de l’établissement, dont Le Monde a pu prendre connaissance, dressent le portrait d’un prisonnier dont le parcours d’exécution de peine a été émaillé d’incidents, de violences et de menaces, loin des affirmations de Corinne Puglierini, ancienne directrice de la centrale d’Arles. Auditionnée par la commission des lois de l’Assemblée nationale, mercredi 30 mars, avec son successeur Marc Ollier, Mme Puglierini avait décrit le profil d’un individu sans aspérité notable. A cette occasion, elle avait seulement concédé quelques entorses au règlement et repris à son compte les remarques formulées par les intervenants spécialisés de l’établissement quant à un repli sur soi religieux.