11/04/2022
Un homme a été tué par des manifestants dénonçant l’inaction des autorités face aux violences et crimes dans un township de Johannesburg, a annoncé jeudi la police-sud-africaine.
Afrique du Sud : Colère populaire contre l’explosion de la criminalité, largement attribuée à l’immigration. Un migrant zimbabwéen tué (MàJ)
Selon la chaîne publique SABC et un autre média, la victime est un immigré zimbabwéen. Ce meurtre intervient alors que la colère populaire s’accroît contre la forte criminalité, parfois dirigée contre les immigrés accusés de la nourrir. Des manifestations ont commencé mercredi dans le township de Diepsloot, après l’annonce que sept personnes y avaient été tuées le weekend dernier.
Des habitants, en colère contre la police, qui ne fait selon eux pas assez contre la criminalité, ont défilé dans les rues avec chants et pancartes, brûlé des pneus et campé devant le commissariat de police local.
Dans la soirée, un petit groupe de manifestants s’est mis à faire du porte-à-porte pour vérifier les papiers d’identité des résidents, a indiqué la porte-parole de la police, Brenda Muridili. Alors qu’ils arrivaient devant une maison, un jeune homme en est sorti et s’est enfui, a-t-elle expliqué. “Ils l’ont poursuivi et malheureusement il a été tué”, a-t-elle déclaré à la chaîne publique SABC.
(…)
La criminalité en Afrique du Sud, un des pays les plus violents au monde, s’est encore aggravée à la fin 2021, atteignant 74 meurtres et 122 plaintes pour viol par jour au dernier trimestre, selon le gouvernement. Depuis janvier, un mouvement baptisé “Opération Dudula” (“Refouler”, en zoulou) rassemble par ailleurs quelques centaines de militants anti-immigration à chaque manifestation.
Une mobilisation nourrie par le ressentiment d’une partie de la jeunesse sud-africaine victime du fort taux de chômage (plus de 35% de la population), et l’implication d’immigrés dans certains crimes. L’Afrique du Sud est régulièrement en proie à des flambées xénophobes. Au moins 62 personnes ont été tuées dans des émeutes de ce type en 2008. De violents heurts ont aussi éclaté en 2015, 2016 et encore en 2019.
20/02/2022
(…) Le message était clair: “Étrangers, rentrez chez vous”.
(…) Un dimanche de février, les résidents ont vu arriver une foule armée et munie de “sjambok”, redoutables fouets traditionnels zoulous en peau d’animal, hurlant “les étrangers volent les emplois des Sud-Africains”.
(…) “Nous voulons reprendre notre pays, notre espace est occupé par les étrangers”, a lancé Bhekani Thusi, 38 ans. Pour lui, les migrants sont responsables du trafic de drogues, des gamins à la rue et de tout ce qui va de travers dans le pays.
(…) “C’est la loi: tout travail ne requérant pas de compétence particulière appartient aux Sud-Africains en Afrique du Sud”, rappelle-t-il à qui veut l’entendre.
19/02/2022
Environ 2000 personnes ont manifesté samedi à Johannesburg contre les travailleurs immigrés, signe d’une montée en puissance du sentiment anti-migrants dans une Afrique du Sud rongée par un chômage record et une pauvreté aggravée par le Covid, a constaté une journaliste de l’AFP. […]
Depuis janvier, un mouvement baptisé «Opération Dudula» («refouler» en zoulou), qui ne rassemblait encore que quelques centaines de manifestants le week-end dernier, monte en puissance. Sa principale revendication est que les emplois non qualifiés occupés par des étrangers doivent être «rendus» aux Sud-Africains.
Munis de drapeaux nationaux et de bâtons, le groupe d’hommes et de femmes noirs a une nouvelle fois exprimé samedi son «ras-le-bol des étrangers», cette fois dans les rues de Hillbrow, un quartier déshérité de Johannesburg connu pour abriter de nombreux migrants dans des squats accaparés par des marchands de sommeil. «Nous sommes ici pour reprendre notre pays, notre espace est occupé par les étrangers», a lancé Bhekani Thusi, 38 ans. […]