Paris coupé en deux. Alors que Jean-Luc Mélenchon a raflé lors du premier tour de l’élection présidentielle dimanche 10 avril les arrondissements de l’est, en sus de la petite couronne, Emmanuel Macron règne en maître sur l’ouest. A l’exception notable d’un irréductible, le 1er arrondissement. Dans cette zone pourtant cossue, le candidat « insoumis » affiche une large avance, recueillant 34,54 % des suffrages, contre seulement 29,8 % des voix pour le président sortant. Une anomalie qui s’explique en grande partie par le vote des détenus par correspondance, centralisé… place Vendôme, au ministère de la Justice.
Selon les chiffres communiqués par la Chancellerie, 13 672 personnes détenues – sur un total de plus de 70 000 prisonniers au 1er mars – ont opté pour ce vote par correspondance dans leur prison, avant l’élection. Et 10 234 ont effectivement voté, soit 14 % du total des détenus.
Une fois déposés, les bulletins sont acheminés au ministère de la Justice, dans le 1er arrondissement de Paris, où ils sont dépouillés dans ce bureau unique. « Les votes sont comptabilisés place Vendôme », confirme à « l’Obs » le ministère. Les scores « sont ajoutés à ceux de l’arrondissement », modifiant ainsi la cartographie du vote dans ce quartier de Paris.
Selon les calculs de BFMTV et les chiffres de « la Croix », qui cite le ministère de l’Intérieur, les détenus qui ont opté pour ce système de vote ont en effet plébiscité Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de la France insoumise rafle 45,8 % des suffrages en prison, devant Emmanuel Macron, qui obtient 20,3 % des voix. En troisième position, Marine Le Pen recueille 18,6 % des votes.
(Merci à Juliette)