Dans une tribune à « l’Obs », le sénateur socialiste et ancien ministre André Vallini estime qu’il faut voter pour le président sortant et « positiver » ce choix afin de « renforcer la démocratie, la justice et l’Europe ». « Le choix est clair : la victoire de Marine Le Pen provoquerait un isolement stratégique, une régression démocratique, un effondrement économique » affirme-t-il.
[…] Certes, la démocratie induit l’affrontement, mais faut-il s’opposer systématiquement aux propositions du parti adverse au seul motif qu’elles viennent de lui ? C’est cette opposition stérile qui a conduit le Parti socialiste dans l’impasse où il est aujourd’hui acculé. […]Mais le propre d’un parti de gouvernement est de se montrer responsable, y compris dans l’opposition, en faisant sien ce principe : ne jamais voter oui par discipline, ne jamais voter non par dogmatisme. […]
Pour notre pays, la victoire de l’extrême droite signifierait donc à la fois le déclin national et le déclassement international. Il faut tout faire pour en convaincre les Français. Et la gauche ne doit ni atermoyer ni tergiverser pour s’engager dans la seule voie possible : celle du barrage à Marine Le Pen.
Mais si l’appel au « vote contre » a pu être suffisant pour conjurer le danger de l’extrême droite dans le passé, il ne l’est plus forcément aujourd’hui.
En effet la banalisation du Rassemblement national, à laquelle a contribué la candidature d’Eric Zemmour, aboutit à faire du choix de deuxième tour le même qu’en 2017, mais avec une marge beaucoup plus étroite.
Il est donc nécessaire de positiver le vote Macron.
Pour ma part, je le ferai à partir de trois exigences :
Renforcer la démocratie : avec une réforme des institutions pour renforcer notamment le rôle du Parlement, un Parlement qui devra devenir plus représentatif avec l’instauration du scrutin proportionnel.
Renforcer la justice : avec l’augmentation de ses moyens pour améliorer son efficacité et la réforme du statut du parquet pour garantir son indépendance.
Renforcer l’Europe : avec une rénovation de son fonctionnement à la suite de la Convention en cours sur son avenir et la mise en œuvre de la défense européenne plus nécessaire que jamais dans le nouveau contexte international.