La campagne présidentielle en France a illustré une tendance générale à « l’enfermement identitaire », relève le sociologue algérien Nacer Djabi.
Nacer Djabi est un sociologue qui vit à Alger. Auteur de nombreux travaux sur les mouvements sociaux et le syndicalisme en Algérie, il a publié en 2019 le livre Les Mouvements amazighs en Afrique du Nord (Chihab Editions).
Il est l’un des inspirateurs de l’Appel du 22 octobre 2020, appelé aussi Nidaa 22, regroupant des militants du Hirak, le mouvement antisystème désireux d’organiser « une transition démocratique réelle » en Algérie.
Comment vous voyez cette campagne électorale en France ? Qu’est-ce qu’elle traduit à vos yeux de l’évolution de la société française ?
Nacer Djabi La France vit actuellement une situation qui ne lui est pas spécifique. On la constate aussi dans toute l’Europe occidentale et même au-delà. Les partis de gauche traditionnels sont faibles, les mouvements sociaux sont faibles. En face, la droite et l’extrême droite progressent. On le sent dans les pratiques, dans les discours. On le voit aussi dans les partis politiques et au sein des élites. C’est un enfermement. L’Europe blanche, riche et chrétienne se barricade. Elle a peur des Africains, des Arabes, des musulmans, peur de l’Autre.
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