Au lendemain du duel entre les finalistes, les chefs de gouvernement allemand Olaf Scholz, espagnol Pedro Sanchez et portugais Antonio Costa s’expriment dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde. Ils appellent à choisir le “candidat démocrate” au second tour de l’élection présidentielle française.
“Le choix auquel le peuple français est confronté est crucial pour la France et pour chacun d’entre nous en Europe.
C’est le choix entre un candidat démocrate qui croit que la France est plus forte dans une Union européenne (UE) puissante et autonome, et une candidate d’extrême droite, qui se range ouvertement du côté de ceux qui attaquent notre liberté et notre démocratie”, écrivent-ils sans les nommer. Les trois dirigeants estiment que la guerre lancée par le président russe Vladimir Poutine contre l’Ukraine “vise les valeurs que la France et nos pays défendent : la démocratie, la souveraineté, la liberté et l’Etat de droit” et porte le risque de voir “redessiner les frontières par la force, comme (…) tant de fois au cours de notre passé sanglant”.
“Les populistes et l’extrême droite dans tous nos pays ont fait de Vladimir Poutine un modèle idéologique et politique, se faisant l’écho de ses revendications nationalistes. Ils ont copié ses attaques contre les minorités et la diversité. Ils partagent son rêve d’une nation uniforme”, ajoutent-ils. “Nous ne devons pas l’oublier, même si ces politiciens tentent aujourd’hui de prendre leurs distances avec l’agresseur russe”, affirment MM. Scholz, Sanchez et Costa. “Nous avons besoin de la France à nos côtés (…) Une France qui défend nos valeurs communes, dans une Europe dans laquelle nous nous reconnaissons, qui est libre et ouverte sur le monde, souveraine, forte et généreuse à la fois”, assurent-ils.
“C’est cette France-là qui est aussi sur le bulletin de vote du 24 avril. Nous espérons que les citoyens de la République française la choisiront”, concluent les auteurs de la tribune. L’Europe est un des clivages centraux du duel présidentiel entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron: la première veut “progressivement” remplacer l’Union européenne par une “alliance” des “nations”, quand le second appelle à la “souveraineté” et “l’autonomie” européennes. […]