Pas question de faire rimer élection et religion pour le Conseil constitutionnel. A Cizancourt, 36 habitants dans l’est de la Somme, le résultat du second tour de l’élection présidentielle a été annulé par le Conseil constitutionnel car le scrutin s’est tenu dans l’église. Une décision que ne comprend pas le maire du village.
“On ne peut pas faire autrement“, explique le maire, Jean-Luc Doutart, confronté à l’impossibilité d’utiliser la petite mairie du village depuis qu’une voiture est rentrée dedans il y a un peu plus d’un an. Le seul lieu assez grand pour accueillir un vote, c’est l’église Sainte-Marie-Madeleine. “On a voté dans l’église l’année dernière, pareil au premier tour et ça n’a pas posé de problèmes. On avait les autorisations de la Préfecture“, détaille l’élu qui estime “qu’on cherche des histoires pour pas grand chose.“
Dans son rapport, la magistrate déléguée du Conseil constitutionnel qui est passée à l’improviste dimanche estime que voter dans une église, juste à côté du confessionnal, peut “porter atteinte à la liberté et à la sincérité du scrutin“. Ce n’est pas l’avis de l’élu qui rappelle que l’isoloir _”n’était pas installé dans le confessionnal mais juste à côté_.”
“Le bon Dieu n’a pas eu l’air de repousser quoique ce soit”, ajoute encore Jean-Luc Doutart qui assure qu’il n’a eu droit à aucune réflexion de la part des 25 électeurs qui se sont déplacés, faisant grimper le taux de participation à 80% à Cizancourt. […]