Fdesouche

À quelques jours de l’arrivée à Bruxelles d’Angela Davis, icône américaine des mouvements féministes et anti-racistes depuis les années 1970, une polémique a éclaté en Belgique sur les réseaux sociaux, le 22 avril dernier. La journaliste Safia Kessas, une intellectuelle pourtant engagée sur les questions coloniales et qui se définit comme intersectionnelle, s’est retrouvée sous le feu des critiques après la publication d’une « carte blanche » sur les réseaux sociaux.

Pour la dizaine de signataires de ce texte, le choix d’une « personne non noire pour dialoguer » avec Angela Davis représente un « nouveau crachat au visage des militant.e.s noir.e.s ». Selon eux, des « militant.e.s noir.e.s féministes et queer » auraient été des animateurs plus légitimes que Safia Kessas. « Nous nous interrogeons fortement sur le message renvoyé aux communautés noires avec le choix de Safia Kessas. N’avons-nous pas assez de compétences à votre goût ? Ne sommes-nous pas les mieux placé-e-s pour discuter de la libération des peuples noirs de la domination blanche et capitaliste ? », peut-on notamment lire dans ce texte.

Autre grief : la « négrophobie » de Safia Kessas, qui porterait plainte contre des militants noirs bruxellois « dès que celleux-ci la mettent face à ses actions ». Pour les militants, ces plaintes les auraient délibérément mis en danger puisqu’ils se seraient retrouvés reçus par la police, une « institution connue pour son racisme » qui les auraient « traqués » par sa faute.

« Quelle déception. Comme quoi dès qu’on se rapproche des institutions, on se déradicalise. Et dire que Kessas est afrodescendante [Safia Kessas est belge mais d’origine algérienne] démontre les dangers d’utiliser ce terme. Bref, bonne journée aux noir.e.s », peut-on notamment lire dans les commentaires qui relayent la carte blanche du collectif. Ses membres, qui exigent que « justice soit faite », estime que leurs « oppresseu-r-ses prennent » leur « place » dans des endroits qui devraient leur « être réservé-e-s ». […]

Marianne

Fdesouche sur les réseaux sociaux