30/04/2022
Les enquêteurs cherchent à comprendre comment les malfaiteurs ont su où, en région parisienne, sectionner les câbles « longue distance » en fibre optique.
Entre 2 heures environ et 5 heures du matin, dans la nuit de mardi à mercredi, des mains expertes et bien renseignées se sont attaquées aux câbles « longue distance » interrégionaux en fibre optique au niveau de quatre « chambres de tirage » isolées, situées à Chalifert et La Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne), Maurecourt (Yvelines) et Génicourt (Val-d’Oise). Une série d’« actes de malveillance coordonnés et d’une ampleur sans précédent », selon les termes de la Fédération française des télécoms (FFT), qui a privé, ou a sérieusement ralenti, l’accès à Internet dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est et Île-de-France. Selon Free, principal opérateur touché avec SFR, environ 100 000 de ses abonnés ont été impactés.
Les saboteurs, sans doute équipés d’une disqueuse, ont sectionné des câbles, renfermant eux-mêmes chacun plusieurs centaines de câbles fibre, et ont pris la peine, par endroits, de les amputer d’un mètre, pour compliquer encore les réparations. L’affaire a été suivie de près au ministère de l’Intérieur par le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises, chargé d’analyser et de gérer les catastrophes naturelles et technologiques. Les conséquences seront finalement assez limitées. Le réseau a fait la démonstration de sa résilience puisque dès mercredi soir, selon la FFT, « la quasi-totalité des connexions » avait été rétablie
Un site anarchiste jubile
La section cyber du parquet de Paris a très vite ouvert une enquête pour « détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation », « entrave à un système de traitement automatisé de données » et « association de malfaiteurs ». Elle a été confiée à la DGSI, le renseignement intérieur, et à la sous-direction antiterroriste qui dispose d’un groupe d’investigation sur les violences extrémistes. Et notamment celles attribuées à la mouvance de l’ultragauche.
Ça n’est pas une revendication mais, à tout le moins, cela dénote une certaine jubilation : « Et une belle nuit, Internet fut coupé dans une bonne partie du pays… » S’ensuit une sélection d’articles relatant les sabotages, dans la nuit de mardi à mercredi, qui ont visé le réseau de fibre optique. Bienvenue sur Sansnom.noblogs, « un nouveau site anarchiste d’agitation » créé en juin 2020, peut-on y lire. Ses auteurs répertorient toutes les attaques d’antennes-relais et autres sabotages électriques, avec comme devise revendiquée « Détruire passionnément ! »
27/04/2022
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire mercredi soir pour « détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation », « entrave à un système de traitement automatisé de données » et « association de malfaiteurs ». Les investigations ont été confiées à la DGSI, le renseignement intérieur, et à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
La Fédération Française des Télécoms a dénoncé « des actes de malveillance coordonnés et d’une ampleur sans précédent sur le réseau national ». « Nous coopérons avec les forces de police, de gendarmerie et de la justice pour poursuivre les auteurs de ces actes » précise l’association qui réunit les opérateurs. SFR a annoncé déposer plainte.
« Ce n’est pas la coupure localisée habituelle due à un coup de pelleteuse du chantier d’à côté, les câbles ont été sectionnés des deux côtés afin de compliquer les réparations », constatait dans la matinée un opérateur de ces infrastructures stratégiques. Ces gros câbles sont dissimulés dans des trappes dont la localisation est gardée discrète. « L’urgence est de tout ressouder, cela représente des dizaines de milliers de petits câbles de fibre optique », selon lui. […]
Des ralentissements et des coupures de l’accès à internet ont été signalés mercredi matin dans plusieurs grandes villes françaises, après que des actes de vandalisme ont touché le réseau de fibres optiques, selon des sources concordantes. Selon Numerama, plusieurs axes sont concernés, il s’agit de Paris – Lyon, Paris – Strasbourg et Paris – Lille. Le nombre de personnes impactées n’est pour l’instant pas connu. Au moins un opérateur explique que ses réseaux de fibre optique ont été «sectionnés».
Le ministère de l’Économie a confirmé à l’AFP avoir été informé du problème de «tuyaux sectionnés» qui pourraient correspondre à des actes de vandalisme, tandis que l’opérateur Free, largement affecté, a signalé sur Twitter de «multiples actes de malveillances» sur l’infrastructure fibre survenus durant la nuit et désormais «circonscrits». […]