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À compter de 2021, une nouvelle question sur le genre a été ajoutée au questionnaire du recensement, de même que la précision « à la naissance » à la question sur le sexe. Par conséquent, la continuité chronologique des renseignements sur le sexe a été maintenue, tout en permettant à toutes les personnes cisgenres, transgenres et non binaires de déclarer leur genre. Le Canada est le premier pays à recueillir et à publier des données sur la diversité de genre provenant d’un recensement national.

Au Canada, sur les quelque 30,5 millions de personnes âgées de 15 ans et plus vivant dans un ménage privé en mai 2021, 59.460 étaient transgenres (0,17%), et 41.355 non-binaires (0,16%), ce qui représente 0,33 % de la population de ce groupe d’âge.

L’écart générationnel chez les personnes transgenres ou non binaires

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Les personnes non binaires ou transgenres sont en moyenne plus jeunes que les personnes cisgenres

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En mai 2021, l’âge moyen de la population canadienne âgée de 15 ans et plus était de 48,0 ans. En comparaison, l’âge moyen de la population transgenre était de 39,4 ans et celui de la population non binaire, de 30,4 ans.

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Gouvernement Canadien


OPINION : SOPHIE DUROCHER

Une minorité parmi les minorités

Je mets mes gants blancs, je marche sur des œufs pour vous poser la question suivante : « Si on accorde un traitement médiatique proportionnel au pourcentage de la population, on ne devrait consacrer que le tiers d’un pour cent de nos reportages à ce sujet ? »

Avouez qu’à écouter certains médias, à entendre certains militants, on pourrait avoir l’impression que ce pourcentage est beaucoup plus élevé. 

Je n’ai jamais cru que les œuvres artistiques devaient être un reflet exact, à la virgule près, de la soi-disant « réalité ». Par définition, une fiction a le droit d’être… fictive ! 

Mais si on voulait absolument être un « copier-coller » de la vraie vie, ce ne serait absolument pas choquant que nos séries, nos films, nos livres ne comportent que très, très, très peu de personnages transgenres et encore moins de personnages non binaires.

Le Devoir a publié récemment un long reportage intitulé Vers une télévision plus inclusive pour les personnages non binaires. On pouvait y lire que Lé Aubin (« qui se définit comme personne non binaire transmasculine »), qui joue un personnage transgenre dans Toute une vie, dénonçait le fait qu’un personnage non binaire dans Sans rendez-vous, soit joué par un comédien qui est cisgenre. 

Sachant qu’une infime partie de la population est « transgenre ou non binaire », se peut-il qu’une infime partie du bottin de l’Union des artistes soit « transgenre ou non binaire » ? 

Autre question : n’y a-t-il qu’une personne transgenre pour jouer un personnage transgenre ? Seuls un comédien ou une comédienne non binaire peuvent jouer un personnage non binaire ? Faut-il demander aux comédiens à quel genre ils s’identifient ?

Le Devoir cite également la professeure de l’UQAM Stéfany Boisvert qui affirme : « Il faut bousculer la hiérarchie des personnages présentés à la télévision, l’hétéronormativité et la cisnormativité. Il faudrait diversifier l’identité ethnoculturelle des personnages non binaires. D’un point de vue intersectionnel, il y a encore quelque chose qui bloque ». 

En français courant, ça signifie que l’on devrait avoir plus de personnages non binaires qui ne soient pas blancs. Je vous demande : quel pourcentage du 0,33 % sont non-blancs, d’après vous ?

HOMME À FEMMES

Je ne sais pas si Georges Brassens aurait écrit des chansons sur les transgenres ou les non binaires s’il avait vécu en 2022. Mais je sais que Michel Rivard, Luc De Larochellière, Ingrid St-Pierre et le duo Saratoga, qui lui rendent hommage avec le spectacle Les polissons de la chanson, ont trouvé une façon absolument charmante d’« actualiser » ses chansons.

J’ai vu le magnifique spectacle au Théâtre de la ville, et j’ai applaudi chaleureusement quand la comédienne Valérie Blais a modifié la chanson Quand je pense à Fernande, je bande. Ça donnait quelque chose comme : « Quand je pense à Raoul je mouille, quand je pense à Nathalie, je mouille aussi ».

Brassens aurait adoré.

Le Journal du Québec

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