Ce point de deal fait vivre un enfer aux résidents d’un immeuble de la rue du Pré-Saint-Gervais, ouvertement menacés par les dealers, tout comme l’était le gardien. De santé fragile, il est décédé il y a deux semaines. Des habitants pensent que la situation délétère a pu avoir des répercussions sur l’aggravation de son état.
Des roses rouges ont été déposées sur le seuil de la porte de Christophe R. à Pantin (Seine-Saint-Denis). Christophe était le gardien du 23-25, rue du Pré-Saint-Gervais, « le PSG », comme l’appellent les habitants… et la police. Il a été retrouvé mort lundi 18 avril.
Ce décès naturel a plongé les habitants dans une tristesse mêlée de colère. « Ça a traumatisé tout l’immeuble », souffle ce père de famille, et ajouté à un climat extrêmement tendu. Pour manifester leur émotion, vendredi dernier, une vingtaine de locataires ont tenu un sit-in devant le centre Leclerc qui fait partie de la copropriété.
Cette adresse a vu exploser un important trafic de stupéfiants il y a deux mois. Les locataires de cette tour de 15 étages ont pu compter jusqu’à une trentaine de clients dans la file d’attente. Il faut dire que le lieu est idéal. Encastré dans un conglomérat de bâtiments dont fait partie le centre commercial, il permet aux guetteurs de voir venir. Les trafiquants, au fil des semaines, ont « privatisé » le hall d’entrée. « Ils étaient jusqu’à dix », précise un locataire. Le business se fait dans ce sas spacieux et bien entretenu, pourtant placé sous l’œil d’une caméra circulaire.
(…) Puis viennent ensuite les menaces explicites : « Toute personne qui collabore avec la police je commence à brûler une à une toutes les voitures dans le parking, un accident c’est vite arriver ». Une personne est particulièrement visée : le gardien qui veille sur la tour et sa tranquillité. Un homme d’une quarantaine d’années. « Le gardien c mieux que tu te contente de sortir les poubelles (….) si tu ne veux pas que ta porte d’entrée se retrouve dans le salon !! » Cet avertissement a été doublé d’une grande inscription badigeonnée à la peinture noire réalisée dans la nuit du 15 au 16 avril : « Gardien balance attention a toi biento ».
(…) Le jeudi 14 avril, des mises en garde sont proférées verbalement alors que le gardien est en présence d’un représentant de l’IN’LI, bailleur de l’immeuble. Le week-end se passe sans que personne ne le croise. Il sera retrouvé mort le lundi. Depuis, les résidents ne cessent de s’interroger sur la concomitance de ce décès et des menaces. « Jeudi, il a reçu une menace. Vendredi quand je l’ai rencontré il tremblait. Il est mort dans la nuit de samedi à dimanche », souligne cet habitant.
(Merci à Globalworld et Pierre)