Question de l’eurodéputé Charlie Weimers (ECR) du 4 février 2022 au Conseil de l’UE :
Objet : Financement de l’UE aux organisations alignées sur les Frères musulmans
En octobre 2021, le rapport de recherche “Network of Networks : The Muslim Brotherhood in Europe” a été publié. Dans ce rapport, deux éminents spécialistes des Frères musulmans présentent des conclusions très préoccupantes concernant le financement par la Commission d’organisations affiliées aux Frères musulmans.
Le rapport note que l’objectif ultime des Frères musulmans est de construire un État islamique fondé sur la charia. Ils ne sont pas des partisans de la démocratie libérale ou des valeurs occidentales. Les Frères musulmans ne sont pas une organisation unique et centralisée, mais un réseau de différentes branches formellement indépendantes les unes des autres, liées par des schémas idéologiques, des organisations faîtières et des liens individuels. Leur idéologie est décrite comme radicale et dangereuse, portant atteinte à la sécurité nationale et à la cohésion sociale.
À la lumière des priorités de la présidence française du Conseil, notamment son intention de promouvoir les valeurs de tolérance et de lutter contre la radicalisation :
- Le Conseil est-il informé du financement par la Commission d’organisations affiliées aux Frères musulmans, notamment le Secours islamique [NFDS: Islamic Relief], le Forum de la jeunesse et des organisations d’étudiants musulmans européennes [NFDS: FEMYSO] et la Fondation Lokahi ?
- Le Conseil entend-il prendre des mesures pour mettre un terme à ce financement, étant donné qu’à maintes reprises, les agences de sécurité et les enquêtes parlementaires dans plusieurs États membres ont estimé que les organisations affiliées aux Frères musulmans avaient porté atteinte à la sécurité et à la cohésion sociale des États membres ?
- Le Conseil convient-il que les islamistes non violents constituent une menace systémique pour les valeurs européennes ?
Question n°E-000495/2022 de Charlie Weimers (ECR) du 4 février 2022
Réponse du Conseil de l’UE sous présidence française du 2 mai 2022 :
Le Conseil n’est pas en mesure de commenter les décisions de financement de la Commission relevant de sa compétence.
Dans la mesure où il est fait référence à d’éventuelles mesures restrictives qui pourraient être adoptées par le Conseil, le Conseil rappelle sa réponse à la question écrite E-003684/2021.
Le Conseil rappelle également, entre autres, ses conclusions du 15 juin 2020, qui énoncent un certain nombre d’actions visant à prévenir et à combattre le terrorisme et l’extrémisme violent.
Le Conseil convient qu’il est essentiel de prévenir la radicalisation et de s’attaquer aux idéologies qui sous-tendent le terrorisme et l’extrémisme violent. À cette fin, en décembre 2020, le Conseil européen a, entre autres, appelé à :
- Veiller à ce que l’éducation et la formation religieuses soient conformes aux valeurs et aux droits fondamentaux européens, et s’attaquer à l’influence étrangère sur les organisations civiles et religieuses nationales par le biais de financements non transparents ;
- soutenir les initiatives visant à mieux comprendre la propagation des idéologies extrémistes.
Les conclusions du Conseil européen susmentionnées s’appuient sur la “Déclaration conjointe des ministres de l’intérieur de l’UE sur les récents attentats terroristes en Europe”.
La déclaration commune indique un certain nombre de mesures pour contrer la menace de toutes les formes de terrorisme et souligne la nécessité de défendre la liberté, y compris la liberté religieuse, et la cohésion sociale.
Réponse du Conseil de l’UE du 2 mai 2022 à la question n°E-000495/2022