Ce vote représentait la dernière étape avant l’officialisation de l’accord commun à gauche entre Insoumis, écologistes, communistes et socialistes.
Le Parti socialiste ouvre une nouvelle page de son histoire. Ce jeudi 5 mais au soir, le Conseil national du PS a approuvé à une large majorité l’accord commun à gauche porté par LFI pour les élections législatives. Il s’agissait de la dernière validation avant l’officialisation de la «Nouvelle union populaire» comprenant les Insoumis, les écologistes, les communistes et désormais les socialistes. Ce moment «essentiel», selon Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, devait aussi permettre d’opérer «la clarification» du PS. « Il y a un doute dans l’espace public. Les Français ne savent plus qui est socialiste. Le premier événement de cette clarification est de dire ce soir que nous sommes dans l’espace de la gauche et que nous n’y bougerons pas!», a-t-il clamé. Olivier Faure a en revanche appelé ceux qui ne s’y retrouvaient plus à rejoindre Emmanuel Macron. «Tu nous insultes!», l’ont vigoureusement interrompu ses opposants dans la salle.
29/04/2022
Les négociations avancent en dents de scie. Alors que le Parti socialiste avait indiqué vendredi matin – dans un communiqué que Le Figaro a pu consulter – qu’il actait des points de convergence avec La France insoumise en vue des élections législatives des 12 et 19 juin prochains, le premier secrétaire Olivier Faure annonce à la mi-journée que sa «délégation vient de suspendre les négociations» qui avaient repris dans la matinée.
Pour parvenir à un accord, le patron du parti à la rose considère qu’«il faut rompre avec toute logique hégémonique et accepter la pluralité» et «une vraie logique partagée». Deux conditions pour lesquelles les socialistes n’ont pour l’instant «pas la garantie». En cause également, des différences idéologiques toujours persistantes sur le dossier européen et sur celui des retraites, selon des informations du Figaro. […]
Augmentation du SMIC à 1 400 euros net par mois, retraite à 60 ans, planification écologique, VIe République mais aussi non respect de « certaines règles » européennes : la direction du Parti socialiste a souscrit aux propositions du programme de La France insoumise en vue d’un accord aux législatives, dans un document rendu public ce vendredi 29 avril. Il valide en particulier« l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage et des dispositions régressives introduites dans le code du travail par la loi El Khomri [de 2016, sous François Hollande, NDLR de BFMTV] et les ordonnances Macron », signées en 2017.
Dans ce texte de quatre pages, les socialistes, qui ont entamé des discussions mercredi avec LFI, présentent leurs « réponses » aux « douze marqueurs » mis en discussion par la formation de Jean-Luc Mélenchon, et font des propositions supplémentaires « dans la fidélité à nos fondamentaux et à nos priorités, en valorisant les convergences et sans cacher les différences », écrivent-ils.
Concernant la « désobéissance aux traités européens », que souhaite LFI, les socialistes se disent « profondément attachés à la construction européenne », et « refuseront (t) de mettre en danger la construction européenne ».
Mais ils estiment que « la mise en œuvre du programme que nous construisons conduira nécessairement à des tensions, à constater des contradictions, et à ne pas respecter certaines règles ». « Nous ne serons ni les premiers ni les derniers à le faire, en France comme en Europe », justifient-ils, évoquant le « besoin d’une rupture dans le cours libéral de la construction européenne, d’un nouveau projet au service de la transformation écologique et sociale ».
Les socialistes réaffirment aussi « la nécessité d’un soutien plein et entier à la nation ukrainienne, à sa liberté et à sa souveraineté, face à l’agression décidée par Vladimir Poutine ». Concernant « le droit à la retraite à 60 ans », le PS, qui n’était jusqu’alors pas convaincu au plan financier, propose « une première étape comprenant la prise en compte des carrières longues et des métiers pénibles ». […]
BFMTV
28/04/2022
Alerte rouge pour le parti à la rose. Après la débâcle d’Anne Hidalgo au premier tour de l’élection présidentielle (1,7 % des voix exprimées), l’avenir du Parti socialiste n’a rien d’assuré. Les élections législatives à venir, prévue pour les 12 et 19 juin, vont s’avérer décisives pour sa survie. L’ancien chef de l’Etat, François Hollande, a plaidé jeudi matin sur Franceinfo pour « que cet accord soit revu ou repoussé, de manière que le Parti socialiste puisse, avec ses partenaires écologistes et communistes, envisager une autre union. »
Tandis que Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise (LFI) sont arrivés en tête à gauche, deux lignes s’opposent au sein du PS : faut-il suivre LFI et s’y unir pour les législatives, quitte à abandonner certains points programmatiques du parti ou, au contraire, affirmer sa différence avec cette partie de la gauche et tenter de convaincre les électeurs sur le terrain ? Les négociations en cours entre les directions des deux partis indiquent que c’est plutôt la première option qui est retenue. Au micro de Franceinfo jeudi 28 avril, François Hollande, le dernier président socialiste, a cependant exprimé son opposition à un accord avec le parti de Jean-Luc Mélenchon.
A ses yeux, tel qu’il se dessine, il signifierait qu’il n’y aurait dans la plupart des cas que des « candidatures uniques de L’Union populaire », le rassemblement mélenchoniste, « ce qui voudrait dire que dans trois quarts des circonscriptions il n’y aurait plus au premier tour de candidat socialiste – pas davantage, d’ailleurs, de candidat écologiste ou communiste ».
Pour lui, « jamais, dans l’histoire de la gauche, on n’a eu ce type de comportement », et un tel accord serait « inacceptable sur le plan de ce qu’il représente électoralement ». S’il était accepté, « les dirigeants du Parti socialiste auraient décidé de disparaître », a-t-il affirmé, et « si les “insoumis” ne veulent pas donner de la place à leurs partenaires, je ne vois pas pourquoi ces partenaires voudraient se sacrifier ». Enfin, « dans l’état actuel des négociations », « le prochain gouvernement [s’il était dirigé par LFI] serait amené à mettre en cause les traités européens, à leur désobéir (…), à quitter l’OTAN, n’aiderait plus les Ukrainiens en leur fournissant des équipements militaires », porterait la retraite à 60 ans alors que « tout le monde sait que c’est impossible financièrement », a-t-il déclaré. […]